"Guerre des saucisses": pour Macron, "la France n'a jamais remis en cause la souveraineté britannique"
A l'issue du G7, Emmanuel Macron a voulu éteindre la polémique naissante, assurant que "la France ne s'est jamais permise de remettre en cause la souveraineté britannique". Plus tôt dans la journée ce dimanche, Londres avait demandé dimanche "du respect" aux Européens après un entretien du président français avec Boris Johnson en marge du G7.
L'échange, tendu, a plombé l'entente entre les grandes puissances lors de leur sommet en Angleterre et a ravivé les divergences entre Londres et les Européens sur les nouveaux contrôles imposés à certains échanges entre la Grande-Bretagne et l'Irlande du Nord, de l'autre côté de la mer d'Irlande, perturbant les échanges et provoquant la colère des unionistes, qui défendent le maintien de la province au sein du Royaume-Uni.
Tensions autour de l'Irlande du Nord
Alors que le gouvernement britannique s'inquiète particulièrement de l'entrée en vigueur en juillet de règles empêchant l'envoi en Irlande du Nord de viande réfrigérée, Boris Johnson a évoqué le sujet avec Emmanuel Macron samedi matin. Selon l'entourage du président français, le Premier ministre britannique lui a dit: "A Toulouse, il y a des saucisses, non ? Et bien c'est comme si les saucisses ne pouvaient plus être vendues sur les marchés parisiens".
"Macron a été étonné, et lui a dit 'qu'il n'était pas convenable de comparer des situations qui n'étaient pas comparables' car Toulouse faisait partie du même 'territoire' alors que ce n'est pas le cas de l'Irlande puisqu'il y a une mer entre eux", a précisé la même source.
Une remarque qui aurait rendu furieux Boris Johnson. Ce dernier aurait menacé d'invoquer l'article 16 du "protocole nord-irlandais" permettant de passer outre certaines dispositions du texte.
Macron demande du "sérieux"
Emmanuel Macron, interrogé sur le sujet en conférence de presse, à l'issue du G7 ce dimanche, a appelé "au calme".
"Nous avons en France beaucoup de villes, régions et d'appellations d'origine contrôlées ou protégées où nous faisons de la saucisse. Nous en sommes fiers et nous l'aimons. Il y a celle de Toulouse (...) et beaucoup d'autres. Je ne voudrais pas des problèmes avec Montbéliard, Strasbourg ou d'autres régions. Nous défendons la gastronomie française dans sa diversité", a-t-il longuement ironisé, avant d'appeler au "sérieux".
"On ne peut pas créer des polémiques chaque matin sur des sujets comme ceux-ci, au moment même où nous réunissons pendant trois jours pour dire que notre priorité est de réussir à recréer, dans nos démocraties, de la croissance, à défendre notre modèle fragilisé (...) comment bâtir une stratégie pour défendre notre modèle avec la montée de la Chine", a-t-il estimé.
Emmanuel Macron, qui a assuré que la France respectait "l'intégrité" et la "souveraineté" du territoire britannique.
"C'est aussi vrai que le Brexit est l'enfant de cette souveraineté britannique et a occupé des milliers d'heures de travail des dirigeants européens. La souveraineté britannique, nous européens, nous savons ce que c'est. Je pense qu'aucun autre pays de l'Europe n'a fait passer autant de temps aux autres pour le respect de sa souveraineté", a-t-il ajouté, précisant vouloir que le Brexit soit "respecté, dans le sérieux, dans le calme et le professionnalisme".