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Union européenne

Brexit: l'UE prête à accorder un délai au Royaume-Uni selon ce que "May dira"

Le traité ne pourra pas être renégocié, a insisté Michel Barnier

Le traité ne pourra pas être renégocié, a insisté Michel Barnier - Emmanuel Dunand - AFP

Pour Michel Barnier, la durée d'un second report dépendra de la justification présentée par la première ministre britannique Theresa May. "Le 'no deal' ne sera jamais la décision de l'UE, ce sera toujours la responsabilité du Royaume-Uni de nous dire ce qu'il veut", a expliqué le négociateur.

Un sommet extraordinaire des pays de l'UE est programmé mercredi pour décider d'accorder ou non un nouveau délai à la Grande-Bretagne.

"La longueur de l'extension, ça doit être lié à l'objet, +pour quoi faire?+, et ça dépend aussi de ce que Mme May dira demain", a dit Michel Barnier à l'issue d'une réunion avec des ministres européens pour préparer ce sommet, à quelques jours de la date couperet d'un divorce programmé le 12 avril.

"Le 'no deal' ne sera jamais la décision de l'UE, ce sera toujours la responsabilité du Royaume-Uni de nous dire ce qu'il veut", a insisté Michel Barnier devant la presse. Il a souligné que le Royaume-Uni pouvait éviter un divorce sans accord en approuvant le traité de retrait négocié par Theresa May avec Bruxelles, mais rejeté par trois fois par les députés britanniques.

"Construire enfin une majorité positive"

"L'élément nouveau dans ce contexte grave et complexe, c'est la discussion inter-partis qui a été finalement engagée par Theresa May avec le Labour", le parti travailliste qui est dans l'opposition, a dit le Français, souhaitant que ce dialogue permette "de construire enfin une majorité positive" en faveur de l'accord de retrait.

Ce traité ne pourra pas être renégocié, a-t-il insisté. Mais la "déclaration politique" qui l'accompagne, dont le but est d'esquisser la relation post-Brexit avec l'UE, peut l'être si cela facilite un compromis entre les travaillistes et les conservateurs britanniques, a-t-il répété.

Les deux parties pourraient par exemple y convenir de mettre en place une "vraie union douanière" et pas un simple accord de libre-échange, conformément à ce que souhaite le Labour, a dit Michel Barnier.

Mais dans ce cas Londres devra respecter "l'intégrité du marché intérieur, l'autonomie de décision des 27 et l'indivisibilité des quatre libertés", a insisté le négociateur européen. La volonté de mettre fin à la libre circulation des personnes est l'un des arguments principaux des partisans du Brexit au Royaume-Uni.

Coralie Cathelinais avec AFP