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Union européenne

Brexit: l'UE prête à accorder un court report si le Parlement britannique vote l'accord de retrait

Un Brexit dur serait coûteux

Un Brexit dur serait coûteux - Daniel Leol-Olivas - AFP

Les 27 se sont dits prêts à accorder au Royaume-Uni un report du Brexit au 22 mai, à condition que les députés britanniques votent l'accord de retrait la semaine prochaine. La date du 7 mai circulait également à Bruxelles. Theresa May demandait initialement un report de trois mois.

Les dirigeants européens planchaient ce jeudi sur une proposition de report au 22 mai du Brexit, à condition d'un feu vert des députés britanniques "la semaine prochaine" à l'accord de divorce qu'ils ont déjà repoussé par deux fois. Certains diplomates évoquaient également la date du 7 mai. 

A huit jours de la date prévue pour la sortie britannique de l'Union européenne, le 29 mars, une Theresa May aux abois leur a demandé d'accepter un décalage jusqu'au 30 juin, pour avoir le temps de convaincre ses parlementaires et éloigner le spectre d'un divorce brutal aux lourdes conséquences.

Avant les élections européennes

Mais cette extension serait bien trop longue aux yeux des Européens, réunis en sommet jusqu'à vendredi. Dans un projet de conclusions, les dirigeants des 27 fixent la date butoir au 22 mai, soit la veille du début des élections européennes.

"Le Conseil européen s'engage à accepter, avant le 29 mars 2019, un report jusqu'au 22 mai 2019, à condition que l'accord de retrait soit approuvé par la Chambre des Communes (britannique) la semaine prochaine", est-il écrit dans ce texte. "Puisque le Royaume-Uni n'a pas l'intention d'organiser de élections européennes, aucun report n'est possible au-delà de cette date", dit encore ce document, dont une source européenne a précisé qu'il était "toujours en discussion" en fin d'après-midi.

"Risques juridiques et politiques"

La Commission européenne avait mis en garde contre les "graves risques juridiques et politiques pour l'UE" d'un report au-delà des élections. Car le Royaume-Uni serait tenu d'organiser le scrutin européen même s'il se retire ensuite avant la session inaugurale du Parlement, début juillet. S'il ne le faisait pas, il mettrait en péril la légalité du nouveau Parlement avec le risque d'une paralysie durable du fonctionnement de l'UE, selon l'exécutif européen.

La Première ministre britannique s'est exprimée pendant plus d'une heure devant des dirigeants des 27, lassés des atermoiements britanniques et décidés à poser leurs conditions à un court décalage du divorce. Ils lui ont posé "de nombreuses questions", selon une source européenne.Emmanuel Macron a mis en garde les Britanniques à son arrivée au sommet: "en cas de vote négatif britannique, nous irions vers un no deal".

Paul Louis avec AFP