20 ans après, les Français rejetteraient Maastricht

Le drapeau européen - -
Vingt ans après sa ratification de justesse, que reste-t-il du traité européen de Maastricht ? Une certaine défiance si l'on en croit le sondage à la une du Figaro, lundi.
Ainsi les Français voteraient dans leur majorité (64%) contre ce texte, qui prévoyait notamment la monnaie unique, si le vote avait lieu aujourd'hui.
Mauvaise opinion de Maastricht
Alors que le 20 septembre 1992, le traité avait été adopté à 51% contre 49%, il ne serait aujourd'hui soutenu que par 36% des personnes interrogées.
D'une manière générale, depuis Maastricht, l'Union européenne va plutôt "dans la mauvaise direction" pour 67% contre 33% pensant le contraire.
L'enquête montre également une forte réticence à une intégration européenne renforcée avec une politique économique et budgétaire unique, rejetée par six Français sur dix (60% contre 40%).
L'euro perçu comme un handicap dans la crise
Dix ans après le passage à l'euro, les conséquences de la monnaie unique sont jugées nettement négatives sur la compétitivité de l'économie française (pour 61% contre 24%), en terme de chômage (63% contre 6%) et surtout sur le niveau des prix (89% contre 5%).
L'euro a été plutôt un handicap dans la crise économique actuelle pour 45% des sondés, 23% y voyant un atout et 32% ni l'un ni l'autre. L'Union européenne n'agit pas de façon efficace pour limiter les effets de la crise pour plus des trois quarts (76%) des personnes interrogées (contre 24%).
Malgré tout, près des deux tiers (65%) ne souhaitent pas l'abandon de l'euro et le retour au franc, contre 35% qui y sont favorables. Une petite majorité (49%) pense qu'il est "dans l'intérêt" de la France d'appartenir à l'UE, 27% estimant que ce n'est pas dans son intérêt et 24% que ce n'est ni l'un ni l'autre.
Enfin, vingt ans après, l'idée européenne a du plomb dans l'aile. Quelques 65% des sondés sont ainsi favorables à une exclusion de la Grèce si elle ne parvient pas à réduire sa dette et son déficit, contre 35% qui y sont opposés.