Une majorité de Français "n'aime pas les riches"… mais ne veut pas non plus le devenir

Le rapport des Français aux plus riches ne s'est pas amélioré. Il a même empiré. En effet, selon le baromètre mensuel de l'économie réalisé par Odoxa pour BFM Business, Challenges et AGIPI, près des trois quarts des personnes interrogées pensent que l’on "n’aime pas les riches en France". Et plus de la moitié (52%) admettent ne pas les aimer eux-mêmes.
Un ressentiment issu avant tout de la comparaison qu'ils font entre le patrimoine des autres et leurs salaires moyens. "Quand on regarde le détail des résultats, on se rend compte que le riche ce n'est pas Bernard Arnault ou Vincent Bolloré dans l'esprit de nos concitoyens. Le riche c'est son voisin qui gagne exactement 2 fois son salaire", explique Gaël Sliman, président d'Odoxa.
"Quand on gagne 1500 euros par mois on dit que le riche c'est celui qui gagne 3000 euros par mois. Ou quand on gagne 2500 euros par mois on dit que le riche c'est celui qui gagne 5000 euros par mois. C'est assez édifiant."
Les Français considèrent plus globalement que l'on est "riche" à partir de 5000€ par mois de revenus ou de 500 000€ de patrimoine.
Pourtant, pour 7 Français sur 10, "c’est une bonne chose de vouloir gagner de l’argent et devenir riche", souligne le baromètre. Mais les Français sont tout aussi nombreux à penser "que la société n’encourage pas les Français à devenir riches" (68%). On note aussi que 73% des sondés ne se sont pas fixés comme objectif de devenir riche et que 7% considèrent l'être.
Mais la défiance envers les riches est nourrie par un sentiment "d'ascenseur social en panne". 6 Français sur 10 pensent être dans une moins bonne situation que leurs parents au même âge, une situation qui s'est retournée par rapport à il y a 20 ans.
Et ce sentiment risque de ne pas s'améliorer. Si l'on en croit le classement du magazine Challenges publié mercredi, les patrimoines professionnels cumulés des 500 plus grandes fortunes de France ont progressé de presque 17% sur an. Pour atteindre une estimation record de 1.170 milliards d'euros cette année.