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"Une attaque frontale": les syndicats des Hôpitaux de Paris menacent d'une grève contre le plan d'économies de François Bayrou

L'hôpital Hôtel-Dieu à Paris.

L'hôpital Hôtel-Dieu à Paris. - Martin BUREAU

Les syndicats CGT, FO, CFTC et UNSA appellent ce vendredi 7 août à "des assemblées générales" dès le 25 août pour préparer une "grève unie de toute l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP)", afin de protester notamment contre le plan d'économies de François Bayrou.

Les hospitaliers franciliens brandissent la menace. Les syndicats CGT, FO, CFTC et UNSA appellent ce vendredi 8 août à "des assemblées générales" dès le 25 août pour préparer une "grève unie de toute l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP)", afin de protester notamment contre le plan d'économies de François Bayrou.

Ces syndicats, qui pèsent 61% aux dernières élections professionnelles, appellent donc "à organiser des assemblées générales dans tous les services, bureaux et ateliers à partir du 25 août", peut-on lire dans un communiqué commun. Il s'agira de "débattre démocratiquement de la situation, pour préparer la grève unie de toute l'AP-HP".

L'AP-HP, service public de santé d'Île-de-France, représente 38 hôpitaux et 100.000 professionnels au service de huit millions de patients accueillis chaque année.

Le plan d'économies de 43,8 milliards d'euros présenté mi-juillet par le Premier ministre, François Bayrou, est "une attaque frontale contre notre système de santé et contre tous les travailleurs", écrivent les syndicats. Ils citent parmi les mesures qui ne passent pas, l'"augmentation de la franchise médicale", c'est-à-dire ce qui reste à charge pour le patient.

Contre le doublement des franchises médicales

François Bayrou a en effet annoncé mi-juillet le doublement des plafonds annuels des franchises médicales et participations forfaitaires, qui passeraient respectivement de 50 à 100 euros, soit un total de 200 euros par an.

Des projets de décrets, consultés par BFM Business prévoient également le doublement des montants de ces sommes discrètement déduites des remboursements de médicaments et de consultations médicales par la Séu, ainsi que des plafonds journaliers.

Pour autant, ces franchises et participations forfaitaires ne sont pas déduites des remboursements des patients en cas d'hospitalisation.

Il n'empêche: au niveau national, la CGT a dénoncé vendredi une "nouvelle attaque contre le principe de solidarité qui fonde notre Sécurité sociale depuis 1945", après l'UNSA qui a fustigé jeudi "une odieuse attaque contre les malades".

Dégradation des conditions de travail

Les quatre syndicats de l'AP-HP disent aussi "non à la suppression des deux jours fériés", piste avancée par le Premier ministre.

S'ajoutent à ces griefs d'autres revendications de branche. CGT, FO, CFTC, et UNSA constatent ainsi "une dégradation sans précédent des conditions de travail", comme "le non-respect des plannings imposés dans les services" ou encore les "difficultés croissantes à faire reconnaître les accidents du travail". Le projet d'économies de mi-juillet "vient aggraver cette casse", ajoutent encore les syndicats, qui exigent un "retrait total du plan Bayrou-Macron".

Caroline Robin avec AFP