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Soupçons de malversations à la CFDT route, une enquête interne ouverte

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Des militants ont alerté la confédération car les présidents de deux branches du syndicat roulaient des véhicules de luxe .

Une cellule interne à la CFDT a décidé d'ouvrir une enquête après des accusations de malversations, entre autres, au sein de l'Union fédérale route (UFR), a-t-on appris vendredi auprès du syndicat.

"Des militants de la fédération des transports ont interpellé la confédération à travers son comité d'éthique" et évoqué "l'achat de véhicules luxueux et le montage d'une société accrochée à l'union syndicale", a déclaré à l'AFP Yvan Ricordeau, numéro 2 de la CFDT dont dépend l'UFR.

Selon le Canard Enchaîné, le président de l'UFR et celui de la Fédération générale des transports et de l'environnement (FGTE-CFDT), qui chapeaute l'UFR, roulaient dans des véhicules de luxe, d'une valeur de 146.000 euros pour l'un et 80.000 euros pour l'autre. Seul le plus onéreux, une Mercedes AMG GT53 a été rendu, a précisé à l'AFP une source interne à la fédération syndicale souhaitant conserver l'anonymat.

Cession d'une société

En outre, selon la même source, une société anonyme créée en avril 2021 par les deux fédérations (UFR et FGTE) a été cédée gratuitement, en septembre de la même année, à quatre personnes dont les deux présidents de fédération. "Ils se sont cédés les parts à eux-mêmes, en nom propre, sans que ça passe devant aucune instance du syndicat", confie la source anonyme.

La société a pour objet entre autres "la vente, l'achat, la création et la fabrication de supports publicitaires et promotionnels", "la prestation de conseil" ou encore "l'édition d'une revue périodique" et "la valorisation des structures FGTE et UFR-CFDT", selon ses statuts.

"Sommes importantes"

Le 5 septembre, le comité d'éthique de la CFDT a renvoyé l'épineux sujet vers la commission confédérale d'organisation, habilitée à étudier le dossier. "La commission confédérale d'organisation s'est réunie mercredi et jeudi (...) et a décidé d'enquêter et d'analyser ce qui s'est passé ou se passe au sein de l'Union fédérale route", a détaillé Yvan Ricordeau, sans préciser les délais.

"Il y a des faits signalés qui, s'ils sont avérés, sont des faits plus que problématiques et graves." Concernant les montants, l'organisation "va vérifier si ceux avancés sont avérés ou pas", ajoute Yvan Ricordeau, pour qui "on parle de sommes importantes" mais pas de millions d'euros, selon les premiers éléments.

T.L avec AFP