Réforme des retraites: vers un durcissement du mouvement?

Quelle stratégie pour la suite de la mobilisation contre la réforme des retraites? Parmi les 750.000 à 2 millions de personnes présentes dans les rues ce mardi, nombreuses sont celles à envisager une radicalisation du mouvement, alors que celui-ci a moins rassemblé que la semaine dernière.
A Toulouse, deux manifestants tiennent une pancarte sur laquelle on peut lire: "On ne va pas tarder à sortir les fourches". L'un d'eux explique à BFMTV qu'il est favorable à un durcissement du mouvement. "Une manif par semaine, c'est peu", selon lui, alors, "il faut y aller à la dure avant que ce ne soit trop tard".
"Grève reconductible"
Nicolas, lui aussi présent dans cette manifestation, prévient les membres du gouvernement: "S'ils ne sont pas raisonnables, il faudra que nous de notre côté en tant que salarié on construise une grève plus dure". Cet enseignant avance l'idée d'une "grève reconductible".
Loin d'être isolé, ce discours est repris par Philippe Martinez.
"Les salariés, les citoyens sont lucides: ils disent qu'il va falloir faire beaucoup plus fort pour faire céder le gouvernement et le président de la République. Donc oui, ça passe par des grèves et certainement des grèves reconductibles", a estimé le secrétaire général de la CGT sur BFMTV ce mardi.
L'opinion favorable à un blocage du pays pour l'instant
De son côté, la CFDT, premier syndicat de France, appelle le gouvernement à entendre raison, sous peine de voir le mouvement se radicaliser.
Jusqu'ici, celui-ci "est digne, responsable, encadré et fait par des gens raisonnables", a souligné le secrétaire général de la centrale, Laurent Berger. Selon lui, "on ne peut pas ne pas entendre ça, sous peine d'avoir un vrai problème démocratique à terme.
Pour l'instant, les syndicats sont confiants car l'opinion est derrière eux. Selon notre dernier sondage Elabe pour BFMTV, réalisé la semaine dernière, 6 Français sur 10 se prononcent en faveur d'un blocage du pays pour faire plier le gouvernement.