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Pourquoi le taux de pauvreté n'a pas baissé en 2017

Le taux de pauvreté était de 13,6% en 2016, en France

Le taux de pauvreté était de 13,6% en 2016, en France - Philippe Lopez - AFP

La France compterait 8,8 millions de pauvres en 2017, un chiffre stable par rapport à l'année précédente. Certaines mesures fiscales et sociales du gouvernement, comme la baisse des APL, aurait joué un rôle dans ce maintien du niveau de pauvreté, alors que le chômage recule.

La population française compterait 14% de pauvres en 2017, selon une première estimation de l'Insee. Au total, 8,8 millions de personnes vivaient en situation de pauvreté monétaire, c'est-à-dire sous le seuil pauvreté fixé autour de 1026 euros par mois.

Le taux de pauvreté est stable par rapport à 2016, année où il avait reculé de 0,2 point "après deux années de hausse" consécutives en 2015 et 2014, précise l'Insee. Les indicateurs de pauvreté définitifs seront connus en septembre 2019.

Les inégalités restent stables

Selon les premières estimations pour 2017, les inégalités de niveau de vie augmenteraient très légèrement (d'un peu moins de 0,002 point), soit une variation insignifiante en matière de statistique.

L'indice "de Gini", qui mesure ces inégalités, se situerait en 2017 à 0,289 contre 0,288 en 2016. Pour mémoire, plus l'indice est proche de zéro, plus on s'approche de l'égalité.

La baisse des aides au logement a pénalisé certains ménages

Ce maintien de la pauvreté peut s'expliquer par deux phénomènes inverses. D'une part, la situation plus favorable sur le marché du travail en 2017, avec notamment le recul pour la première fois depuis 2019 du chômage de longue durée, et de l'autre, un moindre effet redistributif des transferts sociaux et fiscaux, explique l'Insee.

Certaines mesures sociales et fiscales prises en 2017 ont "mécaniquement accru le taux de pauvreté", est-il précisé, par exemple "la baisse des aides au logement" qui "pénalise les ménages les plus modestes" ou encore "la réduction exceptionnelle de l'impôt sur le revenu de 20% (décidée par le précédent gouvernement), qui bénéficie surtout à des ménages de niveau de vie intermédiaire", ce qui accroît le niveau de vie médian et donc le seuil de pauvreté qui est fixé en proportion de celui-ci.

J.-C.C. avec AFP