Patrick Martin invite les partenaires sociaux au siège du Medef pour discuter sans le gouvernement

Le président du Medef Patrick Martin a envoyé jeudi 11 septembre une lettre aux autres partenaires sociaux, syndicats et organisations patronales, pour les inviter à discuter des prochains dossiers paritaires, dans le cadre de "l'agenda social autonome", c'est-à-dire sans l'État. "Particulièrement dans le contexte politique, économique et social actuel, je suis convaincu que l'agenda social autonome a plus que jamais sa place", écrit le leader patronal dans cette courte lettre révélée par Les Echos vendredi. Ce courrier intervient alors que le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a commencé à consulter les syndicats et doit recevoir vendredi soir le Medef.
Dans la foulée de précédents échanges remontant à juin, Patrick Martin propose aux partenaires sociaux de se "retrouver prochainement au siège du Medef", "afin de discuter de l'ouverture des prochains dossiers paritaires dans le cadre de l'agenda social autonome".
Il suggère de "centrer (la) discussion sur le financement de notre modèle social, l'évolution du modèle productif et (la) conciliation de la croissance avec les grandes transitions en cours : numérique, environnementale et démographique".
Ainsi que sur l'emploi des jeunes, "priorité nationale (que) nous partageons tous". "Nous avons depuis 2 ans et demi, et malgré certains échecs, démontré que le dialogue social interprofessionnel est vivant et permet d'avancer de façon convergente sur de nombreux sujets", estime Patrick Martin dans sa lettre à la CGT, la CFDT, FO, la CFTC et la CFE-CGC, ainsi qu'aux autres organisations patronales, CPME et U2P.
Le Medef dément avoir saboté le conclave sur les retraites
Cette lettre était attendue. A la REF (Rencontre des entrepreneurs de France), l'évènement estival du Medef, fin août, Patrick Martin avait déjà verbalement "réitéré" sa "proposition de travailler ensemble" avec les autres partenaires sociaux, et s'était dit "assez confiant" sur un bon accueil de cette proposition. Evoquant "l'échec de l'étrange conclave" sur les retraites, convoqué par François Bayrou en gage à la gauche, il avait qualifié de "contre-vérité insupportable" qu'on puisse dire que le Medef l'avait "saboté".
"Ce qui est vrai c'est que nous avons veillé à ce qu'enfin nos régimes de retraites privées s'équilibrent dans la durée", avait-il ajouté. Pour autant, selon lui, "le dialogue social n'est pas mort" de cet échec.
La numéro un de la CFDT Marylise Leon avait notamment déclaré que le patronat avait "une lourde responsabilité dans le cuisant échec" du conclave. Patrick Martin, tout en étant un interlocuteur constant des politiques, les accuse régulièrement d'être "dans un monde parallèle". Alors que, même s'ils ont des positions différentes des siennes, il juge au contraire les partenaires sociaux "en prise directe avec les réalités du terrain".