Muriel Pénicaud: "Il faut des règles pénalisant l'abus de contrats courts"

Tout en se félicitant de la lente décrue du chômage en France, Muriel Pénicaud a insisté, sur l'antenne de BFMTV, sur les effets négatifs du recours, selon elle, excessifs au contrat de travail court (CDD). "On constate un excès des contrats courts, près de 90% des offres d'emploi sont liées à des CDD, lesquels pour un tiers ont une durée d'un jour", dénonce la ministre du Travail.
"Il faut des règles qui, à la fois, incitent au retour à l'emploi et qui responsabilisent chacun, y compris les employeurs", a-t-elle ajouté. Dans son viseur, figurent notamment les entreprises qui emploient "en permanence les mêmes personnes" sur la base de contrats courts, ce qui supposera notamment de réviser les règles du cumul emploi chômage permettant de toucher une partie d'allocation et un petit salaire. Ces règles n'incitent pas toujours les entreprises à recruter en emploi durable et les demandeurs d'emploi à se sortir de la spirale de la précarité.
Le patronat opposé au bonus-malus sur les contrats courts
La ministre souhaite que cette responsabilisation des employeurs vis-à-vis des contrats courts implique des modalités de "sanction pour ceux qui, le cas échéant, en abuseraient". Si les mots "bonus malus" ne figurent pas dans la lettre de cadrage envoyée aux partenaires sociaux, "il y a l'idée de responsabiliser certains employeurs car l'ensemble des contrats courts "au total coûtent huit milliards d'euros" a souligné Muriel Pénicaud.
Le "bonus malus" destiné à pénaliser les entreprises qui abusent des contrats courts rencontre l'opposition du patronat, aussi bien le Medef que la CPME.
Si les partenaires sociaux échouaient à parvenir à un accord, "le gouvernement prendrait ses responsabilités" a conclu la ministre du Travail.