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Michelin, Auchan... La CGT estime que "nous sommes au début d'une violente saignée industrielle"

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La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet estime que "plus de 150.000 emplois vont disparaître, probablement plus".

"Nous sommes au début d'une violente saignée industrielle", a averti la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, dans une interview à La Tribune Dimanche du 10 novembre, après l'annonce de plans sociaux chez Michelin et Auchan.

Au moins 150.000 emplois menacés

"On estime que plus de 150.000 emplois vont disparaître, probablement plus", selon la cheffe de la centrale syndicale, qui pronostique un "effet domino" sur les sous-traitants des "grands donneurs d'ordres".

Michelin, géant français du pneu, a annoncé le 5 novembre la fermeture avant 2026 des sites de Cholet (Maine-et-Loire) et Vannes (Morbihan), qui comptent au total 1.254 salariés.

Selon Sophie Binet, la "saignée" va frapper "tous les secteurs", et est "due chaque fois à la même stratégie de ces entreprises". A savoir "toujours augmenter les marges", d'une part, et "distribuer toujours plus de profits aux actionnaires", d'autre part.

Demande d'une "vraie politique industrielle"

Dans le cas de Michelin, le groupe "ferme les sites pour financer le coût du capital", après des "records de versement de dividendes", selon la cheffe de la centrale syndicale.

La CGT a dressé une liste des plans sociaux qui "frôle les 200", toujours selon Sophie Binet. Elle demande une "vraie politique industrielle", et qu'une "entreprise ne puisse pas toucher d'aides (de l'État, NDLR) si l'avis des représentants du personnel est défavorable".

Dans l'immédiat, la CGT demande pour Michelin un "moratoire pour éviter les licenciements, pour éviter ces drames et préserver notre outil industriel, nos qualifications".

J.B. avec AFP