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La Cour des comptes demande des efforts aux médecins libéraux pour "consolider" le budget de la Sécu

Dans son projet de budget de la Sécu pour 2019, le gouvernement table sur un retour dans le vert, avec un excédent de 700 millions d'euros.

Dans son projet de budget de la Sécu pour 2019, le gouvernement table sur un retour dans le vert, avec un excédent de 700 millions d'euros. - Philippe Huguen - AFP

Alors que les comptes de la sécurité sociale devrait revenir dans le vert l'année prochaine, les Sages de la rue Cambon jugent qu'il faut "consolider" ce retour à l'équilibre. Pour ce faire, ils suggèrent de réguler les dépenses dans les cabinets libéraux et de taxer davantage l'alcool et les boissons sucrées.

Dans son rapport annuel sur la Sécurité sociale, la Cour des comptes appelle à des "mesures structurelles" pour "consolider" le retour à l'équilibre du régime prévu pour 2019.

En 2017, le déficit de la Sécu (régime général et fonds de solidarité vieillesse) a "continué à se réduire" pour s'établir à 5,1 milliards d'euros, mais "le déficit structurel, indépendant des effets de la conjoncture sur le niveau des recettes", reste important, à "3,9 milliards d'euros", selon la Cour.

Dans son projet de budget de la Sécu pour 2019, le gouvernement table sur un retour dans le vert, avec un excédent de 700 millions d'euros, contre 1 milliard de déficit en 2018. Un résultat inédit depuis 2001 qui ne doit pas faire oublier la mauvaise santé du fonds de solidarité vieillesse (FSV, -1,8 milliard d'euros en 2019) et surtout de la branche maladie, avec un déficit certes réduit mais attendu à 500 millions d'euros en 2019.

Réguler les dépenses dans les cabinets libéraux

Pour parvenir à cette consolidation, les Sages estiment que "l'ensemble des secteurs de l'offre de soins devrait contribuer aux efforts requis en cours d'année pour respecter l'objectif global [de dépenses], y compris les soins de ville".

Chaque année, des crédits destinés aux hôpitaux sont mis en réserve puis dégelés ou non en fonction du respect des objectifs budgétaires. Sur le même principe, la Cour propose d'instaurer des mécanismes de régulation des dépenses dans les cabinets libéraux: prix variant en fonction des volumes, "mise en réserve d'une partie des augmentations" tarifaires notamment prévues pour les médecins et les dentistes ou des "dotations forfaitaires".

Taxer davantage l'alcool et les boissons sucrées

De manière plus générale, elle égrène tout au long de son rapport une quarantaine de recommandations visant à réduire les dépenses mais aussi à améliorer l'accès aux soins et la prévention.

Elle s'est par exemple penchée sur les maladies cardiovasculaires, "deuxième cause de mortalité en France", appelant à taxer davantage l'alcool et les boissons sucrées. Comme sur la pénurie d'ophtalmologues, que pourraient selon elle pallier des orthoptistes et opticiens aux compétences élargies.

Elle suggère par ailleurs d'inciter les employeurs à la prévention des risques professionnels en révisant les règles de calcul des taux de cotisation d'accidents du travail.

J.-C.C. avec AFP