Grève du 18 septembre: une cinquantaine de manifestants pénètrent brièvement dans l'enceinte du ministère de l'Économie

Une cinquantaine de manifestants se sont introduits dans le ministère de l'Économie à Bercy. La préfecture de police précise qu'aucune dégradation n'a été commise et que les manifestants sont ressortis spontanément au bout de quelques minutes.

Une brève intrusion. Une cinquantaine de manifestants ont pénétré dans l'enceinte du ministère de l'Économie, avant d'en ressortir, dans le cadre de la mobilisation de ce jeudi 18 septembre. Ils se sont introduits dans le bâtiment par la porte des douanes, avant que des officiers ne ferment ce portail.

"On est rentrés à l'intérieur de la forteresse Bercy !", a déclaré à l'AFP Fabien Villedieu, secrétaire fédéral du syndicat Sud Rail.

Selon la préfecture de police de Paris, en fin de matinée, ce groupe de manifestants a déambulé depuis la Gare de Lyon jusqu'au ministère de l'Économie où ils ont pénétré dans sa cour. La préfecture précise qu'aucune dégradation n'a été commise et que les manifestants sont ressortis spontanément au bout de quelques minutes.

Sur une vidéo publiée par RMC, on voit les manifestants sortir dans le calme du bâtiment. Certains portent des drapeaux du syndicat Sud.

Sur la vidéo, on entend un des manifestants dire "Bravo, super action", sous les applaudissements.

"On va continuer à avancer sur nos revendications"

Selon Sud Rail, ils étaient 300 manifestants, cheminots de la gare de Lyon, agents de la RATP et étudiants, à avoir pris part à cette intrusion "sans violence ni casse".

"Pour le budget, on a suggéré, gentiment mais fermement, au ministère des Finances d'aller chercher l'argent là où il est: dans les poches des plus riches", a commenté Fabien Villedieu.

"Il est hors de question qu'on s'arrête (après la journée du 18 septembre NDLR). On a déjà commencé à gagner avec le retrait des deux jours fériés, on va continuer à avancer sur nos revendications", a martelé le représentant syndical. Sud-Rail espère des avancées en faveur "du pouvoir d'achat, de l'augmentation des salaires et de la défense du service public".

Entre 600.000 et 900.000 manifestants attendus

Le ministère de l'Economie a réagi après ce "happening d’une vingtaine de minutes, sans heurts ni dégradation". Le ministère rappelle que "si la liberté d’expression et de manifestation est garantie dans notre pays, elle ne saurait en aucun cas justifier des intrusions illégales dans des bâtiments publics".

Une journée de mobilisation intersyndicale se tient aujourd'hui partout en France. Entre 600.000 et 900.000 manifestants sont attendus dans toute la France à travers 250 rassemblements déclarés. Plusieurs dizaines de personnes ont déjà été interpellées.

Présente dans le cortège parisien, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, indique que la mobilisation est "déjà un succès". "Nous avons recensé sur les manifestations de ce matin plus de 400.000 manifestants", assure-t-elle.

Marine Cardot