Conclave des retraites: la CFE-CGC estime que le Medef "ne veut négocier sur rien du tout"

Après trois mois et demi de discussions, le "conclave" sur les retraites approche d'une issue incertaine. Une ultime journée a été ajoutée aux concertations, lundi 23 juin, mais certaines organisations hésitent à y prendre part – et d'autres, comme la CGT, ont déjà quitté les concertations. "Le mandat permanent de la CFE-CGC dans cette affaire" est "de rester jusqu'au bout", a assuré ce mercredi matin son président François Hommeril sur BFM Business.
"Le format [du conclave] nous va bien", même si ce n'est pas "forcément le meilleur format quoi qu'il arrive", parce que "ce n'est pas le Medef qui tient le plume", a avancé François Hommeril.
Le Medef "ne veut négocier sur rien du tout"
"Évidemment, le Medef couine un peu, parce qu'il n'a pas l'habitude", a poursuivi le président de la CFE-CGC. "Le problème est que pendant des années, quand c'était le Medef qui tenait la plume, on arrivait quand même à négocier, parce qu'il y avait une volonté patronale d'avancer sur un certain nombre de dispositions", mais "ce n'est plus le cas", a-t-il estimé. Aujourd'hui, le Medef "ne veut négocier sur rien du tout", a-t-il déploré, mais "on peut le comprendre".
"Ils n'ont qu'à prendre leur téléphone, appeler le ministre de l'Économie ou le Premier ministre, demander quelque chose et on leur donne, sans condition ni discernement", a regretté François Hommeril.
"C'est comme ça depuis quinze ans", a estimé le leader syndical, évoquant "une espèce de drogue". Selon lui, "ça a créé des habitudes, du conditionnement, et aujourd'hui ils ont du mal à ouvrir la boîte à discussion, parce qu'ils ne sont pas contraints d'une certaine façon à avoir un accord". "Ce qui nous va bien, c'est qu'il y a un animateur extérieur qui écoute les délégations et qui essaie de créer les éléments d'une synthèse", a poursuivi François Hommeril.
Des pistes "balayées"
Concernant le dossier des retraites, "il y a peut-être qu'autres priorités" que de "systématiquement taper sur les salariés et taper sur les retraités", a estimé François Hommeril, qui plaide pour "travailler à tirer l'économie vers le haut […] en développant les emplois de qualité, en améliorant la productivité, en améliorant le taux d'emploi et notamment le taux d'emploi des seniors, en améliorant les salaires, en améliorant les salaires des femmes par rapport aux hommes". Mais ces pistes "sont balayées par le Medef", a-t-il assuré.