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Assurance-chômage: la ministre du Travail veut que les partenaires sociaux discutent de l'emploi des séniors

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La ministre du Travail et de l’emploi, Astrid Panosyan-Bouvet, veut laisser les partenaires sociaux négocier sur l'assurance-chômage. Elle les enjoint notamment à "lier la réforme de l’assurance-chômage au mal français du chômage des seniors".

"Il n’y a jamais eu dans notre pays une vraie volonté de s’atteler au chômage des seniors", a taclé la ministre du Travail. Astrid Panosyan-Bouvet souhaite que cette question soit abordée lors des discussions entre partenaires sociaux sur l'assurance chômage.

"Il faut lier la réforme de l’assurance-chômage au mal français du chômage des seniors", a plaidé la ministre sur France 2 ce jeudi 17 octobre. "Il faut anticiper. La question des fins de carrières doit se regarder à partir de 45 ans, il faut envisager des reconversions pour les métiers pénibles", a-t-elle ajouté.

Le gouvernement a choisi de ne pas reprendre à son compte la réforme de l'assurance-chômage préparée par l'ex-premier Ministre Gabriel Attal, et de laisser les partenaires sociaux s'accorder. Syndicats et patronats ont annoncé se laisser jusqu'au 15 novembre pour négocier les règles de l'assurance-chômage et des mesures pour favoriser l'emploi des seniors.

Accusée d'avoir fait une croix sur les 4 milliards d'euros que la précédente réforme de l'assurance-chômage aurait pu rapporter en 5 ans, dans un contexte d'économies budgétaires, Astrid Panosyan-Bouvet a rappelé que la première année, la réforme imaginée par le précédent gouvernement ne devait ramener que 500 millions.

La ministre du Travail a réitéré sa volonté de "relancer le dialogue sur la base d’un accord signé par les syndicats et le patronat".

"L'apaisement, ça a une valeur", a-t-elle déclaré.

"Avancer" sur les conditions d'accès à la retraite progressive

Les cinq organisations syndicales représentatives (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC) et les trois organisations patronales (Medef, CPME, U2P) ont prévu de se retrouver dès le 22 octobre à partir de 13 heures.

Dans un courrier, la ministre du Travail leur indiquait la semaine dernière avoir retenu de ses échanges avec les partenaires sociaux "une volonté de reprendre l'accord conclu le 10 novembre 2023 sur l'assurance-chômage, pour le compléter notamment des dispositions relatives à l'indemnisation des seniors".

Ce courrier soulignait que "sans remettre en cause la trajectoire financière déterminée dans le document de cadrage du 1er août 2023 (qui avait donné à l'époque le cadre des négociations, ndlr), les partenaires sociaux sont invités à proposer des mesures permettant de générer annuellement 400 millions d'euros d'économies supplémentaires".

La ministre indiquait aussi aux partenaires sociaux "partager le souhait d'avancer sur un assouplissement des conditions d'accès à la retraite progressive", aujourd'hui peu répandues en France.

L'accord de novembre 2023 avait été signé par la CFDT, FO, la CFTC et les organisations patronales au terme d'une négociation difficile, mais n'avait pas été validé par le gouvernement faute de dispositions sur les seniors.

Les règles de l'assurance-chômage tombant au 31 octobre, un décret de prolongation doit être publié d'ici là, afin d'éviter tout vide juridique et de laisser le temps nécessaire à l'agrément d'un accord. En cas d'échec de la négociation, le gouvernement reprendra la main.

MC avec AFP