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Agnès Buzyn: "Nous sommes capables de faire des économies sans toucher à la qualité des soins"

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Si les hôpitaux publics vont bénéficier de 1,6 milliard d'euros de budget supplémentaire pour se moderniser, la ministre de la Santé veut les réorganiser afin de limiter les dépenses inutiles.

Faire des économies tout en augmentant le budget. C'est l'objectif énoncé par Agnès Buzyn invitée ce mercredi sur BFMTV. Cela peut paraître paradoxal de souhaiter que les hôpitaux publics fassent des économies tout en augmentant de 1,6 milliard d'euros leur enveloppe budgétaire pour 2020. Mais la ministre de la Santé assure qu'il s'agit de deux objectifs très différents.

"Aujourd'hui on dit qu'on fait des économies non pas sur le budget actuel qui est non seulement préservé mais qu'on augmente, assure Agnès Buzyn. Mais le tendanciel, c'est-à-dire les dépenses qu'on devrait attribuer à notre système de santé aux vues du vieillissement de la population et des maladies courantes est probablement plus important. Sauf si on réorganise. C'est ce que je fais avec une loi santé."

Une réorganisation du système de santé afin de réduire "les dépenses inutiles", explique la ministre. "Une meilleure prise en charge des patients, une meilleure coordination des soins pour éviter des examens redondants, détaille Agnès Buzyn. Nous sommes capables de faire des économies sans que ça ne touche en aucun cas à la qualité des soins."

L'enveloppe supplémentaire de 1,6 milliard d'euros devrait servir à moderniser les hôpitaux avec l'achat de nouveaux matériels et de réviser les grilles salariales à la hausse. "Il faut faire relever l'attractivité en améliorant les salaires en début de carrière, explique la ministre de la Santé. Car aujourd'hui nous sommes obligés de fermer des lits, faute de personnel."

La prime défiscalisée conditionnée au versement d'un intéressement

Sur le remboursement des soins et la généralisation du tiers payant intégral, Agnès Buzyn se veut optimiste. Ce système qui permet à un praticien d’accorder une dispense d’avance de frais de santé à son patient devrait être généralisé dans les semaines qui viennent. "Le tiers payant intégral ce sera pour cette année, assure la ministre de la santé. Nous sommes capables de le faire techniquement, maintenant il faut que les professionnels s'équipent."

Concernant les mesures de pouvoir d'achat qui ont creusé le trou de la Sécurité sociale en 2019, Agnès Buzyn assure que la prime exceptionnelle défiscalisée sera reconduite l'année prochaine mais qu'elle sera, cette fois, conditionnée au versement d'une prime d'intéressement par les entreprises. "Il ne faut pas que ce soit un système de défiscalisation pour les entreprises", assure la ministre.

Sur la fiscalité enfin, si Agnès Buzyn se dit favorable à une taxe sur les "prémix", ces boissons comme le rosé pamplemousse très consommées par les jeunes, elle est en revanche opposée à une fiscalité accrue sur la charcuterie qui contient des sels nitrités. "Il y a encore débat sur l'impact sanitaires des sels nitrités, le fondement scientifique n'est pas assez robuste, estime la ministre de la Santé. Et par ailleurs le gouvernement veut lutter contre ces petites taxes qui coûtent très cher à récupérer et qui rapportent peu."

F.B.