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Smic à 1.600 euros : Fabien Roussel veut un "fonds de compensation" pour les PME

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Le secrétaire national du PCF a avancé cette mesure en plein débat sur le chiffrage du programme économique de la gauche.

C'est l'un des arguments principaux des détracteurs du Nouveau Front populaire, concernant leur programme économique: augmenter le Smic à 1.600 euros, comme le souhaite la coalition de gauche, reviendrait à affaiblir, voire mettre en danger, les petites et moyennes entreprises. "Beaucoup de petites entreprises ne pourront pas payer", prévenait ainsi dans Capital Michel Picon, le président du syndicat patronal de l'U2P (Union des entreprises de proximité).

Avec moins de nuances, Bruno Le Maire évoquait, lui, "une catastophe" sur France Inter dimanche.

"Nous allons tout droit vers un chômage de masse comme on n'en a pas connu depuis 40 ans en augmentant brutalement les salaires" soulignait le ministre de l'Économie.

Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, propose une solution: un fonds de compensation pour les petites structures, comme évoqué sur BFMTV mercredi soir.

"Nous donnerons un coup de pouce de 200 euros net sur le Smic, et pour les petites entreprises, la baisse de la facture énergétique fera d'abord baisser les factures. Un fonds de compensation sera aussi mis en place pour accompagner les PME, les TPE, les indépendants, pour leur permettre de pouvoir financer l’augmentation des salaires", a défendu le député du Nord.

Questions de chiffrage

Reste que la mesure n'apparaît pas dans le programme du Nouveau Front populaire, lequel fait déjà l'objet de critiques en interne. La socialiste Valérie Rabault, ancienne rapporteure du Budget, a ainsi rendu public hier un calcul des dépenses associées au programme économique de l'alliance, aboutissant à 106 milliards d'euros.

Elle rappelle que la hausse du point d'indice des fonctionnaires et le passage du Smic à 1.600 euros pourraient coûter 23 milliards d'euros. La compensation de cette perte viendrait de l'activité créée: les travailleurs les plus modestes ont en effet tendance à beaucoup plus dépenser l'argent supplémentaire qui leur est accordé, que les plus aisés qui l'épargnent. Cette consommation créerait de la croissance -attendue à 3% en 2025 par l'ancienne responsable du Budget du PS.

Fabien Roussel souligne aussi que les rentrées d'argent public seront aussi plus importantes:

"Augmenter le Smic à 1.600 euros net, c’est augmenter de 15% les salaires. Et en indexant les salaires sur l’inflation, en augmentant les salaires, nous allons augmenter les cotisations."

Le secrétaire national du PCF parle ainsi d'un changement de logique plus global: "La question, c’est de rompre avec les logiques économiques de ces dernières années. Les premières mesures de Macron, ça a été de réduire l’impôt des plus riches d'au minimum 50 milliards d’euros, qui manquent à l’État." À l'inverse, la gauche veut plus de dépenses, pour générer plus de recettes.

Valentin Grille