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Revalorisation des APL, petites retraites, prix du gaz... Tout ce qui change au 1er octobre

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Marqué par le discours de politique générale de Michel Barnier et la présentation du projet de budget 2025 au Parlement, le mois d'octobre s'accompagne également de changements concrets dans le quotidien des Français.

Cette année, le 1er octobre sera une date particulièrement importante, notamment pour déterminer l'orientation de la politique économique française dans les prochains mois. C'est ce jour que le nouveau Premier ministre Michel Barnier doit prononcer sa déclaration de politique générale devant une Assemblée plus morcelée que jamais. Initialement, mardi était aussi la date butoir pour que le gouvernement dépose le projet de loi de finances pour 2025 mais le nouveau ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a finalement repoussé ce dépôt à la semaine du 9 octobre.

Michel Barnier doit résoudre la quadrature du cercle budgétaire, avec un déficit qui pourrait dépasser les 6% du PIB en 2024. L'équilibre entre coupes dans les dépenses et recettes fiscales supplémentaires s'annonce très délicat à trouver, alors que la France est visée par une procédure de déficit excessif par la Commission européenne. Privilégiant une réduction des dépenses, Laurent Saint-Martin a exclu une "augmentation d'impôts généralisée". Michel Barnier a lui évoqué de possibles hausses ciblées sur les contribuables les plus riches et les grandes entreprises, brisant un tabou.

En attendant les débats parlementaires autour du budget 2025, le 1er octobre sera l'occasion de nombreux changements dans le quotidien d'un grand nombre de Français.

• Revalorisation de 3,26% des APL

Plusieurs revalorisations de prestations sociales sont notamment prévues, à commencer par l'aide personnalisée au logement. Au début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, leur baisse de cinq euros avait provoqué un tollé alors que le logement reste de loin le premier poste de dépenses des Français. Au 1er octobre, les allocataires de l'APL vont ainsi voir leur aide augmenter de 3,26% pour être en cohérence avec la hausse des loyers.

• Majoration des petites pensions de retraites

Une autre revalorisation interviendra au début du mois d'octobre: celle des petites pensions des retraités ayant eu une carrière complète. Dans Le Parisien début septembre, le directeur général de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV) Renaud Villard indiquait que la deuxième vague de revalorisation des "petites pensions" prévue dans le cadre de la réforme des retraites concernerait "850.000 personnes".

"Elles vont recevoir deux types de versements: autour du 25 septembre, le rattrapage sur un an de l’augmentation qu’elles auraient dû toucher depuis le 1er septembre 2023", au moment de l'entrée en vigueur de la réforme. "Et le 9 octobre, leur pension majorée."

"Les personnes concernées toucheront en moyenne 600 euros au titre de la rétroactivité, soit un rattrapage sur douze mois. Quant à la revalorisation de leur pension, elle sera de 50,94 euros en moyenne et s’appliquera tous les mois", précisait le directeur de la CNAV. La contestée réforme des retraites a revalorisé le "minimum contributif" (Mico), dispositif de soutien aux petites pensions, pour que celles-ci atteignent au minimum 85% du Smic net, pour un salarié ayant accompli une carrière complète au Smic.

• Expérimentation de la "solidarité à la source"

Cinq départements (Alpes-Maritimes, Aube, Hérault, Pyrénées-Atlantiques, Vendée) vont expérimenter à compter de ce 1er octobre et jusqu'au 1er mars 2025 la "solidarité à la source". Concrètement cela vise à simplifier les démarches des bénéficiaires du RSA et de la prime d'activité grâce à des formulaires pré-remplis, comme c'est le cas pour la déclaration de revenus.

• Nouvelle hausse du prix repère du gaz

Après une légère baisse à la rentrée, le prix repère du gaz publié chaque mois par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) repart à la hausse en octobre. Il progressera ainsi de 5,36% par rapport au mois dernier, ce qui se traduira par un un coût moyen du kWh à 14 centimes pour l'eau chaude et la cuisson et à 11 centimes pour le chauffage.

Bien que deux fois moindre, cette augmentation survient trois mois après une forte hausse du prix repère moyen du kWh en juillet. Cette hausse de 11,7% était alors principalement liée à la revalorisation pour quatre ans des coûts d'acheminement du gaz supportés par le gestionnaire du réseau de distribution GRDF. Ce "péage", facturé aux fournisseurs et comptant pour le tiers de la facture, doit être majoré face à l'augmentation des dépenses d'entretien et de modernisation des infrastructures gazières, tout en permettant l'intégration du gaz vert dans les tuyaux. Et ce, d'autant qu'il devient plus difficile de répartir ces coûts alors que le nombre d'abonnés au gaz baisse: -197.000 entre fin 2022 et fin 2023, selon la CRE.

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• Triplement du tarif de stationnement des SUV à Paris

A partir du 1er octobre, le tarif de stationnement des voitures les plus imposantes, qui polluent davantage que les autres et prennent plus de place, va tripler. Le tarif maximal sera donc à partir du 1er octobre de 18 euros l'heure de stationnement dans les arrondissements centraux de la capitale, 12 euros pour les arrondissements extérieurs. Les résidents qui se gareront dans leur quartier et les professionnels, dont les taxis, ne seront toutefois pas concernés. Le projet de la mairie de Paris d'instaurer une tarification de stationnement spécifique pour les gros véhicules avait été approuvé en février par 54,55% des Parisiens, lors d'une votation qui a mobilisé moins de 6% des électeurs.

• La Meurthe-et-Moselle teste le "revenu d'émancipation jeunes"

Le département de la Meurthe-et-Moselle va expérimenter un "revenu d'émancipation jeunes" de 500 euros pour des personnes de 16 à 25 ans à partir de ce 1er octobre.

L'assemblée départementale a donné le feu vert à une expérimentation sur trois ans de cette aide financière qui sera accessible aux jeunes ayant peu ou pas de revenus et n'étant pas éligibles aux autres aides, une première en France.

• Le périphérique parisien à 50 km/h

Fini les 70 km/h sur le périphérique parisien: à partir de ce mardi, la vitesse maximale va commencer à tomber à 50 km/h, comme en ville, une décision controversée d'Anne Hidalgo visant à réduire le bruit et la pollution subis par plus d'un demi-million de riverains.

Depuis dix ans, la vitesse est limitée à 70 km/h sur cette autoroute urbaine empruntée chaque jour par plus d'un million de véhicules. La vitesse moyenne de circulation en journée étant actuellement estimée à 37 km/h, l'abaissement à 50 km/h ne devrait avoir d'impact majeur qu'aux horaires décalés.

La mesure doit s'appliquer dès mardi après parution d'un arrêté municipal, le périphérique étant une propriété de la mairie de Paris. Elle se fera tronçon par tronçon, pour être généralisée à l'ensemble de l'anneau le 10 octobre, le temps de changer la signalétique. "On ne va pas verbaliser les automobilistes dès le 1er octobre, il va y avoir une période de transition", a assuré le premier adjoint à la mairie de Paris, Patrick Bloche.

• Augmentation du taux d'usure

Cette évolution va donner encore un peu plus d'air aux ménages souhaitant souscrire un prêt immobilier. Le taux d'usure, qui désigne le taux maximum légal au-delà duquel une banque ne peut pas accorder un prêt immobilier, va de nouveau augmenter et donc faciliter l'accès à ce type de crédit. Si l'ampleur exacte de l'augmentation n'est pas connue, la Banque de France a toutefois indiqué qu'elle serait significative.

Exceptionnellement révisé à un rythme mensuel en 2023, le taux d'usure est revenu à un rythme trimestriel en 2024. Entre le second et le troisième trimestres 2024, le taux d'usure des prêts à taux fixe inférieurs à 10 ans est passé de 4,56% à 4,60%, est resté stable à 6,13% pour ceux entre 10 et 20 ans et a augmenté de 5,85% à 5,97% pour les prêts à taux variable. Seuls les prêts à taux fixe supérieurs à 20 ans avaient vu leur taux d'usure baisser de 6,39% à 6,16%, une première depuis 2021.

• Lutte contre l'usurpation des numéros de téléphone

A partir du 1er octobre, les opérateurs téléphoniques devront garantir "l'authenticité des numéros" affichant un identifiant sur l'écran du téléphone de la personne appelée ou recevant le message, en application de la loi Naegelen (adoptée le 24 juillet 2020). Ainsi les fraudeurs ne pourront plus s'attribuer les numéros d'établissements bancaires ou d'organismes publics comme la Sécurité sociale.

Timothée Talbi avec AFP