Retraites: Moscovici garantit "des chiffrages indépendants et impartiaux" de la Cour des comptes

Alors que la Cour des comptes doit réaliser une mission flash en amont du conclave des partenaires sociaux sur les retraites, son président Pierre Moscovici a fait part de son objectif de fournir "des données absolument objectives."

Pierre Moscovici répond aux syndicats et personnalités de gauche sceptiques. La Cour des comptes qu'il préside a été missionnée par François Bayrou pour mettre à plat, d'ici le 19 février, tous les chiffres sur les retraites en amont du conclave annoncé mardi dernier par le Premier ministre.

"On sera dans les temps, le flash est déjà déclenché, a-t-il indiqué sur le plateau de Télématin. L'équipe est au travail, c'est une équipe que je préside moi-même pour garantir la neutralité, l'impartialité et l'indépendance. Pourquoi pas le COR [Conseil d'orientation des retraites]? C'est un gage de confiance à la Cour des comptes qui est justement une institution respectée pour son indépendance."

A la sortie de la première réunion des partenaires sociaux au ministère du Travail vendredi dernier, certains représentants syndicaux se sont interrogés sur les chiffres qui seraient retenus pour déterminer le montant du déficit du système de retraites français et notamment sur la prise en compte du secteur public. Lundi matin sur Public Sénat, le président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale Eric Coquerel a lui-même évoqué un risque de "biais idéologique".

"Nous ferons des chiffrages totalement indépendants et impartiaux à partir des données de l'administration mais avec nos propres hypothèses pour éclairer le débat et que lors du conclave des partenaires sociaux, on ait des données absolument objectives", a tenu à rassurer le premier président de la Cour des comptes.

"Remettre des paramètres sur la table"

S'il ne prétend pas que le rapport des Sages de la rue Cambon comportera des nouveautés, Pierre Moscovici affirme la méthodologie qui sera employée: "on va partir des normes telles qu'on les connaît, de la loi d'orientation, des lois de finances puis on fera des scénarios. On dira où on en est, où on va dans 20 ans et quels sont les leviers d'action multiples pour parvenir à une réforme des retraites."

"Au fond, quel est le contrat du conclave? C'est à la fois remettre des paramètres sur la table comme l'âge, le travail des femmes ou la pénibilité et que l'équilibre financier soit garanti."

L'ancien ministre a d'ailleurs plaidé pour l'accroissement du taux d'emploi des seniors "qui s'est amélioré". "Beaucoup de gens sont inemployés bien avant l'âge de la retraite. Si nous avions le même taux d'emploi des seniors que les Allemands ou les Scandinaves, nous aurions beaucoup moins de problèmes de retraites, de dettes et nous retrouvrions des marge de manoeuvre pour investir."

Timothée Talbi