Retraites: Marylise Léon (CFDT) estime que "quitter les discussions, c'est acter la réforme de 2023"

Le conclave sur les retraites va-t-il aboutir à des accords entre partenaires sociaux? Marylise Léon veut en tout cas y croire alors que la feuille de route a été redéfinie dans le cadre de la discussion.
"On a clarifié les relations avec le gouvernement et le fait qu'on ne voulait plus d'interférences avec le gouvernement et les responsables politiques, explique la secrétaire générale de la CFDT sur France 2 [...] Les discussions peuvent enfin commencer sérieusement."
La concertation entre partenaires sociaux a essuyé plusieurs départs d'organisations au cours des dernières semaines, entre Force ouvrière, l'U2P et la CGT.
"Eux ont fait le choix de partir. Quitter les discussions, c'est acter la réforme de 2023. On a fait le choix de la combattre dans les discussions."
Si elle se dit "consciente qu'un deal politique a été noué" au moment de la nomination de François Bayrou à Matignon, Marylise Léon veut voir dans ces discussions "une belle occasion pour la démocratie sociale" de montrer son utilité aux travailleurs.
La problématique centrale de l'emploi des seniors
La représentante syndicale s'est félicitée que le patronat ne soit "pas parti en courant" au moment d'aborder la question de la pénibilité jeudi, "une première étape de discussion" selon elle. "On veut bouger sur l'âge, la pénibilité, les retraites des femmes qui sont les plus impactées par le report de l'âge, insiste-t-elle. La question du financement sera largement traitée par la question de l'emploi des seniors."
"Se dire qu'on a un objectif de progresser de 10 points sur l'emploi des seniors pour arriver à la moyenne européenne, c'est 700.000 personnes en emploi et 10 milliards d'euros de recettes en plus."
Par ailleurs, Marylise Léon ouvre la voie à une mise à contribution des retraités les plus aisés, notamment ceux qui ont un patrimoine très élevé sur le même principe que la récente proposition de l'économiste Gabriel Zuckman : "Elle dit dit qu'il faut pouvoir taxer ceux qui ont 100 millions de patrimoine, ça correspond à 1.800 contribuables et ça rapporte 20 milliards d'euros. Il est utile d'avoir ce type de discussions dans la conférence des finances publiques qu'a annoncée Eric Lombard."