Retraites: le gouvernement souhaite reporter de 6 mois l'augmentation des pensions

Toutes les composantes de la dépense publique seront mises à contribution dans l'effort de réduction du déficit public. Pour réduire ce dernier de 6,1% en 2024 à 5% dès l'année prochaine, le gouvernement souhaite diminuer les dépenses de 40 milliards d'euros en sollicitant les ministères, les opérateurs de l'État ou encore les collectivités locales. Et les administrations de la Sécurité sociale n'échapperont pas à cet effort de grande ampleur.
Dans le projet de loi de finances transmis il y a quelques heures au Haut Conseil des finances publiques (HCFP), le gouvernement prévoit un report de l'indexation des pensions de retraite sur l'inflation au 1er juillet, au lieu du 1er janvier habituellement. Dans le même temps, il anticipe néanmoins une progression de 2,8% de l'objectif national des dépenses nationales de l'Assurance maladie, ce qui reste bien supérieur à l'inflation qui est estimée à 1,8% sur l'année 2025.
Le comité de suivi des retraites favorable à "une remise à plat des règles d'indexation"
S'il ne s'agit pas d'un gel des retraites, mais bien d'un report technique de leur indexation sur l'inflation, cette mesure relance le débat sur la désindexation des pensions. Mi-juillet, le comité de suivi des retraites, une petite équipe de cinq experts placée auprès du Premier ministre, alertait sur la persistance de déficits prévisibles du système de retraite malgré la réforme de 2023, et réclamait de nouvelles mesures pour revenir à l'équilibre.
"Le message pour cette année est que (...) les déficits subsistent, et que, en application de la loi de 2014, le comité est tenu d'alerter sur cette persistance, et de recommander que des réponses y soient apportées", indiquait dans son rapport le comité, chargé de jouer un rôle de vigie sur la soutenabilité du système de retraites.
Le comité de suivi des retraites recommandait notamment "une remise à plat des règles d'indexation" des pensions. D'une manière générale, il conviendrait de "davantage caler" le calcul des droits à la liquidation de la pension, et les revalorisations ultérieures, sur "les évolutions observées ou les plus probables de la croissance", estimait le rapport du comité.