Retraites: la ministre du Travail rappelle que l'équilibre du régime par répartition est "fondamental"

"Il n'est pas mort." Alors que l'organisation patronale U2P vient d'annoncer qu'elle quittait les négociations entre partenaires sociaux sur les retraites, Astrid Panosyan-Bouvet se veut rassurante au sujet de la poursuite du conclave. "Je pense qu'il faut continuer à faire le pari de l'intelligence collective", a-t-elle insisté au micro de RTL, regrettant le retrait de l'U2P qui apporte selon elle "cette réalité de proximité et cette sensibilité sociale au dialogue social."
"Je trouve qu'il y a un décalage entre les réunions qui se tiennent tous les jeudis et tout le bruit autour. Ces réunions sont plutôt studieuses et on demande beaucoup aux administrations pour fournir des études."
La ministre déléguée au Travail et à l'Emploi estime qu'il "est extrêmement important que cette concertation aille à son terme" laquelle se base sur un "diagnostic commun de la Cour des Comptes" et répond à "une lettre de mission du Premier ministre" qui "indique une ligne claire" : permettre le retour à l'équilibre du régime de retraites à l'horizon 2030 qui est une question "fondamentale" selon le membre du gouvernement.
"On n'a pas assez de gens qui travaillent"
Si elle dit "faire confiance au dialogue social", Astrid Panosyan-Bouvet estime donc que la lettre de mission rédigée par François Bayrou "prévaut" : "Si on n'a pas un régime par répartition à l'équilibre, ça veut dire qu'on risque de ne pas avoir de retraite quand on arrivera à l'âge de la retraite." Contrairement à la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin qui a jugé lundi qu'un retour à 62 ans n'était "pas réaliste", la ministre déléguée au Travail et à l'Emploi invite les partenaires sociaux à regarder ce sujet "si tant est que l'équation financière est là et qu'il y a compromis avec le patronat."
Au-delà du sujet des retraites, Astrid Panosyan-Bouvet considère "qu'il faut qu'on travaille plus collectivement" : "Il est absolument essentiel que ceux en situation de travailler puissent travailler [...] On n'a pas assez de gens qui travaillent et pour travailler plus, il faut travailler mieux." A ce titre, elle appelle notamment à prendre exemple sur certains pays d'Europe du nord où les "très forts taux d'activité des seniors" peuvent en réalité se traduire par "beaucoup de temps partiel".