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Finances publiques

"Pas réaliste": la ministre des Comptes publics rejette un retour à la retraite à 62 ans

La ministre française chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, quitte le conseil des ministres hebdomadaire au palais de l'Élysée à Paris, le 13 février 2025.

La ministre française chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, quitte le conseil des ministres hebdomadaire au palais de l'Élysée à Paris, le 13 février 2025. - Ludovic MARIN / AFP

Amélie de Montchalin a estimé qu'un retour à l'âge de départ à 62 ans n'était pas compatible avec l'objectif de revenir à l'équilibre du régime de retraites.

"La retraite à 62 ans, avec le cadrage fixé de revenir à l’équilibre en 2030, c'est pas qu'on dise que c'est fini ou pas fini, c'est juste que ce n'est pas réaliste", a déclaré la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, sur CNews/Europe 1 ce lundi 17 mars.

Elle était interrogée sur les propos du Premier ministre François Bayrou qui a clairement fermé la porte à un retour de l'âge de départ à la retraite à 62 ans, contre 64 ans dans la loi actuelle, mettant en péril l'avenir du "conclave" sur la réforme de 2023.

Cette prise de position a été très mal accueillie par les syndicats. La CGT a qualifié ce rejet de "scandaleux", tandis que la CFDT le juge "incompréhensible".

Cherchant à s'éviter la censure du Parti socialiste, François Bayrou avait rouvert en janvier le dossier de la réforme menée en 2023 par Élisabeth Borne, alors Premier ministre, et confié aux partenaires sociaux la tâche de tenter de parvenir à un nouvel accord.

Les concertations ont débuté le 27 février, syndicats et patronat étant censés se réunir chaque jeudi au moins jusqu'à la fin du mois de mai. François Bayrou s'est engagé à soumettre un éventuel accord, même partiel, à l'appréciation du Parlement.

"Revenir à l’équilibre"

"Ce que le Premier ministre a dit, c'est que les partenaires sociaux ont toutes les cartes en main, mais tout le monde voit bien que revenir à 62 ans ne permet pas de revenir à l’équilibre du régime", a-t-elle réagi.

"Les syndicats et les organisations patronales ont reçu un cadrage de la Cour des comptes qui montre qu’il y a un déficit qui s’accroit", a-t-elle ajouté.

Le ministre de l'Économie Eric Lombard n'est pas vraiment sur la même ligne puisqu'il maintient que c'est "aux partenaires sociaux de décider". "Si les partenaires sociaux souhaitaient que les 62 ans soient rétablis", cela demanderait "que les autres critères soient modifiés de façon très forte pour être dans cette trajectoire d'équilibre", a-t-il déclaré dimanche soir.

MC avec AFP