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Retraites: François Bayrou refuse de suspendre la réforme de 2023

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Invité sur le plateau de BFMTV ce lundi après l'annonce de la composition de son gouvernement, le Premier ministre a écarté toute suspension de la réforme des retraites de 2023. Mais invite les partenaires sociaux à six mois de discussion.

François Bayrou confirme sa position sur la réforme des retraites. Alors que les forces de gauche souhaitent l'abrogation du texte, ou a minima sa suspension du côté des socialistes, le nouveau Premier ministre affirme qu'il n'accédera pas à cette demande. "Dans quel monde vivent-ils? Savent-ils que la France est observée, notamment par les agences de notation?, a-t-il lancé sur le plateau de BFMTV après l'annonce de la composition de son gouvernement. Si les notes ne sont pas bonnes, les taux d'intérêt explosent.

"Une agence a fait descendre d'un cran la note de la France parce qu'elle pense que la situation économique du pays est inquiétante", a rappelé François Bayrou.

Le chef du gouvernement justifie sa posture sur ce sujet par une problématique d'ordre "moral": "il se trouve qu'une part importante des retraites payées chaque mois aux pensionnés ne le sont pas par les gens qui sont au travail mais désormais par l'emprunt. Ceux qui en assureront la charge seront donc les enfants."

Délai de discussion abaissé de trois mois

François Bayrou s'est en revanche réjoui de la récente lettre commune d'organisations syndicales et patronales demandant au nouveau gouvernement "de la stabilité".

"Je suis prêt à ce que dans les six mois, les syndicats, le patronat, les entreprises et les forces politiques examinent tous les problèmes et les solutions pour trouver des compromis et qu'ils remplacent l'actuelle réforme des retraites", a-t-il insisté, ramenant ainsi le délai de discussion de neuf à six mois.

A ce titre, il a rappelé être "partisan de la retraite à points", qui était sur la table fin 2019 et "qui offre des possibilités de trouver des compromis" à ses yeux.

"Si on trouve des compromis, ils seront la base de la réforme, a-t-il ajouté. Sinon, ce sera la réforme actuelle qui continuera de s'appliquer."

Timothée Talbi avec AFP