BFM Business
Economie et Social

Que répondent les patrons à l'appel de Bruno Le Maire à se mouiller contre le RN?

placeholder video
Pas plus le Medef, que la CPME ou l'U2P n'ont souhaité prendre clairement parti contre un Rassemblement national en situation de gagner les élections législatives.

Mardi sur BFMTV, Bruno Le Maire a clairement invité le patronat à prendre parti contre le RN. Un appel qui n’a vraiment soulevé l’enthousiasme auprès de ceux à qui il été adressé. D’abord parce que les trois principales organisations patronales n’ont pas réussi à se mettre d’accord pour publier un communiqué commun au lendemain de l'annonce de la dissolution.

L’U2P, qui représente les très petites entreprises, a préféré décliner cette proposition. Et sur RMC ce mercredi matin, son président n’a pas hésité à critiquer la démarche du ministre de l’Economie: "les incantations ou les déclarations comme nous demande de les faire Bruno Le Maire, ça ne marche pas, c’est contre-productif, lui a rétorqué Michel Picon." Avant de préciser la méthode qu'il prône: "il faut expliquer les choses [...] point par point".

Le Medef manifeste son attachement à l'Europe et au respect de la démocratie sociale

Du côté du Medef, la prudence est également de mise. Dans un communiqué officiel, la première organisation patronale de France ne prend pas explicitement parti contre le RN. On sent une claire réticence à se positionner pour ou contre tel ou tel parti. Le Medef se contente donc de rappeler, en creux, ses lignes rouges. Dans un communiqué, il assure qu'il "soutiendra les projets favorables aux réformes économiques et à l’ambition européenne, dans le respect de la démocratie sociale".

Le Medef liste également ses quatre priorités économiques: poursuite de la réforme du marché du travail, baisse des impôts de production et réduction du poids des charges sociales, plan massif en faveur de l’innovation et réduction de la dette et donc des déficits publics. Avant de critiquer plus clairement certaines des mesures défendues soit par le RN soit par LFI, notamment sur les retraites, l’énergie ou la nationalisation des autoroutes.

La CPME met en garde "quiconque engagerait des réformes coûteuses"

Les dirigeants de la CPME font également preuve d’une grande prudence. Ils savent que parmi les adhérents, figurent nombre d’électeurs du Rassemblement national. Le plus simple est donc de pointer du doigt le sujet faisant consensus parmi les patrons, petits comme grands, à savoir la question de la dette de la France.

D'où cet appel à la retenue sur le plan financier: "La situation budgétaire de notre pays (…) rend indispensable et prioritaire une réforme de l’action publique intégrant enfin une limitation du poids de la fonction publique. Quiconque engagerait des réformes coûteuses sans prendre en compte cet élément, exposerait la France à un risque majeur", peut-on lire dans le communiqué officiel de la CPME.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco