"Pour nous la mobilisation n’est pas finie": les syndicats pas prêts à accepter l'invitation d'Elisabeth Borne

Elisabeth Borne enverra une invitation aux partenaires sociaux dans le courant de la semaine prochaine, a appris BFMTV ce matin, confirmant une information de Franceinfo.
Cette rencontre serait la première depuis la promulgation de la réforme des retraites le 15 avril. L’intersyndicale avait qualifié la dernière réunion du 5 avril d’"échec". Mais encore faudrait-il que les syndicats y répondent favorablement.
Réactions mesurées
"Déjà on va attendre de voir si on reçoit quelque chose", réagissait cet après-midi sur nos antennes le co-délégué général de l’Union solidaire Simon Duteuil. "Il n’est pas question d’aller négocier ou discuter quoi-que-ce-soit d’autre aujourd’hui encore que [la réforme des] retraites, le retrait d’une loi qui est toujours injuste et brutale."
Le représentant syndical affirme ne pas souhaiter "négocier à la marge une régression sociale majeure", et qu’il s’agit d’"une position intersyndicale".
"Nous allons en parler en intersyndicale le 2 mai et nous allons décider ensemble des suites que nous donnerons", a déclaré de son côté la nouvelle secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, pour qui "tout dépend bien sûr de l’objet de ce rendez-vous et de sa forme".
Toujours sur BFMTV, Erik Meyer, délégué syndical Sud-Rail, ironisait: "Pendant trois mois on a eu un président qui n’a absolument pas voulu dialoguer avec personne, aujourd’hui il est prêt à ouvrir sa porte à tout le monde du moment qu’on est prêt à passer à autre chose. Mais ce que le gouvernement n’a pas compris, et on le constate tous les jours, c’est que les citoyens, les organisations syndicales, les salariés, n’ont aujourd’hui pas envie de passer à autre chose."
Actions prévues
"Pour nous la mobilisation sur la réforme des retraites n’est pas finie", assure encore le délégué Union solidaire Simon Duteuil. En plus de la prochaine manifestation du 1er mai, il promet des "actions surprises" et notamment de se tenir en "capacité d’intervenir sur les déplacements de l’exécutif", comme demain au Stade de France, où le président Emmanuel Macron est attendu.
Plus tôt sur nos antennes, Kamel Brahmi, secrétaire départemental de la CGT de Seine-Saint-Denis, expliquait en direct du Stade de France que son syndicat était prêt à distribuer des petits cartons rouges et des sifflets aux spectateurs en amont du match, sans "volonté de perturber quoique-ce-soit".
En parallèle de ces actions, une proposition de loi pour abroger la réforme des retraites a également été déposée par les groupes socialistes et Libertés indépendants, outre-mer et territoires (Liot).