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PIB: l'Insee confirme l'effet JO de Paris et table sur 1,1% de croissance sur l'année

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Si le rebond estival a été conforme aux attentes, l'incertitude budgétaire se traduit depuis cet été par un recul des investissements des entreprises. Le dernier trimestre sera atone mais la croissance sur l'année devrait néanmoins être supérieure à 1%.

+0,4% c’est la croissance du PIB au troisième trimestre selon la première estimation rendue publique par l’Insee ce mercredi. Au trimestre précédent, elle s’était limitée à 0,2%. On peut donc parler d’un rebond estival relativement modeste. C’est, à la fois mieux qu’en Allemagne (+0,2%) et moins bien qu’en Espagne (+0,8%).

Ce rebond n’est en tout cas pas surprenant. L’Insee l’avait prévu. Notamment parce que la consommation des ménages a, durant ces trois mois d’été, augmenté alors qu’elle avait stagné au printemps. Ce moteur dont on sait le rôle crucial pour l’économie française a retrouvé un peu de vigueur. Et ce, en grande partie, grâce aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris qui ont bien tenu leurs promesses sur le plan économique. Avec des effets positifs sur plusieurs secteurs d’activité, même si celui des transports en a plutôt pâti, à comenncer par les compagnies aériennes.

De nombreux investissements remis à plus tard

Pour autant, l’incertitude politique a aussi eu des effets négatifs sur le plan économique, du côté des entreprises. Ces dernières ont très logiquement fait preuve d’attentisme dans leurs investissements. Ignorant l’impact que pourraient avoir sur le plan financier les éventuelles hausses d’impôts et les inéluctables réductions de dépenses de l’Etat imposées par la situation budgétaire du pays, elles ont été nombreuses à remettre à plus tard des achats non indispensables ou des projets pouvant être décalés dans le temps.

S’ajoute à cette période d’incertitude politique, les effets prévisibles de la norme européenne sur la sécurité des véhicules (GSR2), entrée pleinement en vigueur le 7 juillet. Beaucoup d’entreprises ont choisi de renouveler leur flotte, notamment de camions et de camionnettes, avant cette date butoir afin de pouvoir s’équiper de véhicules moins chers. En effet, cette norme a imposé aux constructeurs d’inclure de nombreux dispositifs coûteux aussi bien dans leurs nouveaux modèles que dans ceux, plus anciens, qu’ils voulaient continuer à commercialiser.

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L’aléa budgétaire n’étant pas totalement levé et la parenthèse olympique s’étant refermé, l’Insee fait preuve de réalisme pour le trimestre en cours. Le PIB, qui a passé le cap symbolique des 650 milliards d’euros en trois mois, ne devrait pas progresser cet automne. Mais, avec les trois premiers trimestres de l’année dans le vert, l’acquis de croissance est suffisant pour dépasser très légèrement l’objectif révisé à la baisse en février dernier (1%) par le gouvernement Attal. L'Insee table aujourd'hui sur 1,1%

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco