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Perpignan-Rungis: le dernier train des primeurs bientôt remplacé par 25.000 camions?

Un train de fret SNCF (Photo d'illustration)

Un train de fret SNCF (Photo d'illustration) - RAYMOND ROIG / AFP

Jugée trop chère par les transporteurs, la location de wagons neufs pour remplacer ceux actuellement en circulation pourrait ne jamais s'opérer. D'où la menace de la suppression du dernier train de fret assurant la liaison entre Perpignan et Rungis et le risque qu'il ne soit remplacé par des milliers de poids lourds.

"C’est un scandale absolu et un drame sanitaire". Dans un communiqué, le collectif national des cheminots PCF a fait part de sa colère en apprenant la possible suppression à venir du dernier train des primeurs reliant Perpignan à Rungis. Effectuant la liaison tous les jours depuis 2007, ce train convoie plus de 400.000 tonnes de fruits et légumes par an vers le marché international, selon Le Parisien.

La vétusté des 82 wagons réfrigérés serait à l’origine du problème. En circulation depuis 40 ans, ces wagons usés ne pourraient être remplacés par des neufs loués par la SNCF, faute de moyens suffisants des transporteurs actuels (Roca et Rey). Ainsi, aucun nouveau contrat n’a encore été signé et l’actuel se termine fin juin.

"Nous, on ne demande qu’à continuer, assure un responsable de Fret-SNCF. On a les locomotives, les agents, les wagons neufs à louer. Mais on ne peut pas signer un contrat à perte!", explique un responsable de Fret-SNCF au Parisien.

Des poids lourds en remplacement? 

En conséquence, des poids lourds pourraient prendre le relai pour continuer d’assurer la liaison. À Rungis, on parle de 25.000 camions supplémentaires par an. Le collectif national des cheminots PCF évoque pour sa part le chiffre de 230 poids lourds supplémentaires chaque jour. "Cette information résonne comme un affront à l’enjeu environnemental", a déploré le président PCF du Territoire Grand-Orly Seine Bièvre, Michel Leprêtre.

Dans l’hypothèse où la liaison serait effectivement supprimée, le collectif national des cheminots communistes s’interroge en outre sur les plus de "20 millions d’euros d’investissements en 2008/2009" qui ont servi à la modernisation de la gare de Rungis. Il dénonce également les "conséquences dramatiques d’un point de vue social" avec "plus d’une centaine d’emplois" qui "serait amenée à disparaître sur les deux chargeurs mais aussi, des dizaines d’emplois indirects dans les entreprises sous-traitantes et à la SNCF".

Paul Louis