"On a perdu 6 mois": Sophie Binet demande à Emmanuel Macron de "tirer les leçons de ses échecs électoraux"

L'heure est à l'urgence sociale, rappelle Sophie Binet, secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT) au micro de RTL jeudi. D'après elle, le président de la République devra faire des concessions sur sa politique économique et sociale pour espérer éviter la censure.
"On a perdu six mois parce qu'Emmanuel Macron a refusé d'entendre le message des urnes et d'accepter le fait de changer sa politique économique et sociale", déclare Sophie Binet.
Il faudrait donc qu'Emmanuel Macron "tire les leçons de la censure" et "tire les leçons de ses trois échecs électoraux", à savoir les élections européennes et les deux tours des élections législatives. Pour la CGT, ces concessions reviendraient à augmenter les salaires et les pensions, défendre les services publics mais aussi abroger la réforme des retraites.
L'urgence des plans sociaux
Autre sujet d'urgence en haut de l'agenda: le blocage des plans de licenciement qui se mulitplient dans l'industrie tricolore ces derniers mois.
"Cela fait six mois que la CGT alerte sur ces plans de licenciement, il y en avait 130 en mai dernier et 300 aujourd'hui", déplore Sophie Binet.
Au total, plus de 300.000 emplois seraient menacés dans le cadre de ces plans sociaux.
Sophie Binet rappelle son souhait d'instaurer un moratoire sur les licenciements économiques, un projet porté également par la Confédération européenne des syndicats (CES). Cela reviendrait à rendre obligatoire la recherche d'un repreneur mais aussi à interdire les licenciements à partir du moment où des dividendes sont reversés.
Mention est par exemple faite de Michelin qui a mené un rachat d'actions pour un montant de 500 millions d'euros cette année, alors que plus d'un millier de postes sont menacés.