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Vin, cuisine et ski... Comment cette banque américaine vante la France aux banquiers britanniques

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Dans une brochure à son personnel britannique, Bank of America Merrill Lynch qui veut quitter Londres à cause du Brexit assure que Paris est la meilleure destination possible pour les banquiers... mais pas forcément pour des raisons financières.

Paris est vraiment "the place to be" pour le géant américain Bank of America Merrill Lynch qui s'apprête à redéployer 400 emplois de Londres vers la capitale française à cause du Brexit. Mais pour quelle raison? Pour son écosystème de start-up? Pour sa place centrale en Europe? Pour ses grandes multinationales qui cartonnent à l'étranger? Pour ses grandes fortunes parmi les plus importantes de la planète?

Non, principalement pour son vin, sa cuisine et la possibilité de skier dans les Alpes. C'est ainsi que la banque américaine vante les atouts de la France dans un brochure distribuée à ses employés britanniques que s'est procuré le site Business Insider.

Le document en question distribué aux salariés britanniques susceptibles de partir en France comprend une section "Les raisons de de vivre et de travailler à Paris" qui est un vrai dépliant touristique pour l'Hexagone. Il rappelle que Paris dispose de très grands musées et que la ville abrite les "meilleurs restaurants du monde et les plus grands chefs". Mais il n'y a pas que Paris qui serait susceptible d'intéresser les banquiers. 

Tout quitter pour refaire sa vie en France

La banque rappelle qu'il n'y a pas que Paris en France. L'Hexagone, explique Bank of America Merrill Lynch, dispose "des meilleurs régions viticoles du monde" et des "pistes de ski spectaculaires des Alpes et des Pyrénées" ainsi que des plages des côtes Atlantique et méditerranéennes accessibles par train. 

Un secrétaire d'Etat chargé du tourisme en France n'aurait pas été plus élogieux sur les attraits du pays!

C'est que la banque comme de nombreux autres établissement commence à craindre un Brexit dur. Or après avoir initialement déclaré qu'elle comptait déplacer 200 emplois (sur les 4500 qu'elle compte à Londres) vers le continent, elle a indiqué cet été que ce serait finalement plutôt 400. Et c'est Paris donc qui aurait la cote auprès des dirigeants de la banque américaine. 

Problème pour ces banques: il faut convaincre les salariés qui ont souvent des familles de quitter définitivement la Grande-Bretagne pour s'installer dans un pays dont souvent ils ne parlent même pas la langue.

Paris le futur hub financier post-Brexit

En tout cas, à six mois de la sortie prévue du Royaume-Uni de l'Union européenne le 29 mars, les gestionnaires du plus grand quartier d'affaires de l'UE, où travaillent 180.000 personnes, espèrent tirer profit de cette nouvelle donne internationale.

"Le contexte est celui d'une grande compétition entre les quartiers d'affaires, en particulier européens, dans la préparation du Brexit", estime Marie-Célie Guillaume, directrice de l'établissement gestionnaire. "Notre ambition est de faire de Paris-La Défense le coeur de l'activité économique européenne".

Lundi, la Une du quotidien britannique Financial Times évoquait d'ailleurs Paris comme étant sur le point de devenir le "hub financier post-Brexit". Déjà, quatre mois après le référendum britannique du 23 juin 2016, le quartier d'affaires avait lancé une campagne de publicité, avec des affiches placardées des deux côtés de la Manche clamant "Tired of the fogs? Try the frogs!" ("Marre du brouillard? Essayez les grenouilles!"), en référence au surnom donné aux Français par les Britanniques.

Depuis, tout comme Francfort, Amsterdam, Dublin ou Luxembourg, La Défense met activement ses "atouts" en avant: un "écosystème de 500 entreprises" dont 41% étrangères, 190.000 m² de bureaux disponibles et d'autres en construction, un loyer trois fois moins cher qu'à la City de Londres... Elle devrait peut-être un peu plus parler de vin, de gastronomie et de ski.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco