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Royal baby: le business de la famille royale britannique se porte très bien

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- - Dominic Lipinski / POOL / AFP

La famille royale britannique compte un nouveau membre: Archie, le fils d’Harry et Meghan. Depuis la naissance de l’aîné de ses cousins, Georges, les visites au sein du domaine royal et les revenus tirés des produits dérivés s'envolent.

Un nouveau venu vient d'arriver dans la famille royale britannique. Les Anglais et le reste du monde se passionnent pour le fils du prince Harry et son épouse Meghan, le duc et la duchesse de Sussex, qui vient d’être présenté au public ce mercredi. Archie Harrison Mountbatten-Windsor, c'est son nom, est un "royal baby" qui devrait booster encore un peu plus un business de la famille royale déjà florissant.

Comme à chaque grand événement lié à la Couronne britannique, les ventes de produits dérivés devraient de nouveau s'emballer. En particulier les produits officiels commercialisés par le Royal Collection Trust, l'organisation qui gère la collection d'œuvres d'art de la famille royale et les bâtiments ouverts au public (comme Buckingham Palace ou le château de Windsor).

Le Royal Collection Trust, qui publie chaque année ses résultats, a ainsi enregistré sur la saison 2017-2018 (les comptes sont arrêtés fin mars de chaque année) un chiffre d'affaires de 18,795 millions de livres pour les ventes de produits dérivés, de photographies et de nourriture. Soit près de 22 millions d'euros. Si ce chiffre est légèrement en baisse par rapport à 2016-2017 (où les ventes avaient atteint un record à 19,752 millions de livres), il progresse régulièrement depuis une décennie. Entre 2007 et 2010, les ventes sur ce segment étaient plutôt comprises chaque année entre 8 et 10 millions de livres, comme le souligne la BBC.

Un impact sur le tourisme difficilement quantifiable

Il faut y ajouter les billets vendus pour les visites des domaines de la famille royale. Le Royal Collection Trust affichait ainsi un chiffre d'affaires global de 62,22 millions de livres (77,2 millions d'euros) en 2017-2018. A titre de comparaison, avant l'arrivée du premier né de la nouvelle génération (le prince George de Cambridge qui est né en juillet 2013 de l'union du prince William et de son épouse Kate), le Royal Collection Trust affichait 50,818 millions de livres de chiffre d'affaires sur la saison 2012-2013, toutes activités confondues. Sur la période, le nombre de tickets d'entrée vendus pour les bâtiments appartenant à la famille royale a bondi, passant de 2,427 à 2,781 millions de billets entre 2012-2013 et 2017-2018. Soit une progression de 14,6% en 5 ans.

Mais les retombées économiques liées à la famille royale ne se limitent pas aux revenus du Royal Collection Trust. La monarchie britannique fascine de nombreuses personnes à travers le monde et renforce indéniablement l'attractivité touristique du pays. Ce qui profite à de nombreux commerçants et secteurs de l'économie, même si cela reste difficilement quantifiable.

Le cabinet Brand Finance avait tout de même publié en 2017 une estimation de la valeur de cette "marque". Dans son rapport, Brand Finance estimait que la valeur de la famille royale et de la monarchie approchait les 67,5 milliards de livres (78,7 milliards d'euros). Sur ce montant, les actifs tangibles pesaient 25,5 milliards d'euros, incluant par exemple la valeur de la collection royale ou celle du duché de Lancastre (le domaine privé du souverain britannique). Restaient donc 42 milliards de livres d'actifs dits immatériels, qui correspondent aux bénéfices que la monarchie peut apporter à l'économie britannique sur le long terme.

Une bonne affaire pour le Trésor britannique

Et du côté des coûts? La Couronne britannique affiche dans son dernier rapport financier 47,4 millions de livres de dépenses pour l'année 2017-2018 (là aussi les comptes sont arrêtés fin mars). Cet argent sert à financer le train de vie de la famille royale (déplacements, salaires...) et les travaux dans le domaine royal. Mais la famille royale récupère en réalité plus d'argent qu'elle n'en dépense par le biais d'un mécanisme très particulier. 

Le financement de la Couronne est en effet assuré par les deniers publics. Autrement dit ce sont les contribuables britanniques qui paient les dépenses de la Couronne. Pour l'année 2017-2018, ce sont ainsi 76,1 millions de livres qui sont entrés dans les caisses de la Couronne (dont 47,4 millions de livres qui ont servi pour les dépenses courantes donc). Un scandale pour le Trésor public? Au contraire, il s'agit plutôt d'une bonne affaire. Car en échange de ce financement public, la Couronne abandonne à l'Etat une grande partie des revenus du Crown Estate, qui regroupe l'ensemble des actifs (notamment immobiliers) de la Couronne. Or la famille royale est l'un des plus gros propriétaires fonciers outre-Manche, en particulier à Londres. 

Dans son dernier rapport annuel, le Crown Estate affiche ainsi des revenus nets de 329,4 millions de livres pour l'année 2017-2018, qui ont alimenté le Trésor public britannique. Une petite partie de cette somme (15% en temps normal mais ce ratio peut être augmenté, par exemple en cas de travaux importants, comme c'est le cas actuellement) sera par la suite reversée deux ans plus tard à la Couronne britannique pour payer ses dépenses de fonctionnement. La Couronne britannique devrait ainsi toucher 82,2 millions de livres pour l'année 2018-2019. 

Jean-Louis Dell'Oro