Michel-Édouard Leclerc: "On va vers une inflation à deux chiffres sur les produits de consommation"

"On va vers un tsunami". Cette alerte de Michel-Édouard Leclerc, président du Comité stratégique des centres E.Leclerc, concerne les prix des produits de consommation.
Selon le dirigeant, "l'inflation n'est pas que passagère. Celle qui se prépare avec les nouvelles négociations autour de Noël est à 2 chiffres".
Ces hausses ne sont pas comparables avec celles, "non transparentes" imputées à la guerre en Ukraine, explique sur BFMTV/RMC Michel-Édouard Leclerc.
"Aujourd'hui, il y a un nouveau cycle de négociations que la loi (Egalim, NDLR) organise. On a des demandes tarifaires venant de tous les groupes de distribution. Mes collaborateurs me rapportent qu'il n'y a aucune demande de hausse inférieure à deux chiffres", explique-t-il.
Le dirigeant poursuit en précisant qu'après "une inflation alimentaire de 12 à 13%" -environ deux fois supérieure à l'inflation nationale atténuée par le bouclier énergétique-, l'inflation dans les magasins pour la consommation courante est bien supérieure. "Sur les produits frais elle atteint 17%".
Nourriture pour animaux: +40%
Selon Michel-Édouard Leclerc, les hausses qui arrivent ne toucheront pas seulement les produits alimentaires. Il cite les augementations demandées par les industriels qui anticipent de futures augmentations des matières premières ou des coûts énergétiques.
"Les conserves de légumes 17,74%, les huiles et assaisonnements 15,08%, les conserves un peu plus de 20%, le café plus de 10%, le petfood (la nourriture pour animaux) 41%, les féculents 10,83%, la volaille 13% et le papier continue d'augmenter de 11%", dévoile Michel-Édouard Leclerc en appelant les acheteurs à "se mettre en mode combat".
Ces hausses seraient causées par "la pression" que met la loi Egalim sur les distributeurs. "Le rapport de force s'est inversé. Aujourd'hui, on nous demande de ne pas négocier, de ne pas mettre les industriels en concurrence. On veut faire notre métier".
"Les industriels font leur travail, mais je veux qu'on relégitime notre droit de les mettre en concurrence. Ça ne concerne pas seulement la grande distribution, mais aussi les cantines, les centrales d'achat pour l'administration", explique Michel-Édouard Leclerc.
