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Mario Draghi : la hausse de l'euro "est un signe du retour de la confiance"

Mario Draghi assure que la BCE va suivre l'évolution du cours de l'euro

Mario Draghi assure que la BCE va suivre l'évolution du cours de l'euro - -

La Banque centrale européenne a décidé de maintenir ses taux à 0,75%, ce jeudi 7 février. Son président, Mario Draghi, n'a, par ailleurs, pas jugé inquiétant le cours de la monnaie unique.

Mario Draghi n’a pas botté en touche. Le président de la Banque centrale européenne (BCE), qui tenait ce jeudi 7 février sa réunion mensuelle de politique monétaire, a confirmé les attentes des analystes, en s’exprimant sur la hausse de l’euro.

Et pour l’ex-président de la Banque d’Italie, "l’appréciation est, dans un sens, un signe du retour de la confiance dans l’euro". Il ne s’est ainsi pas alarmé du renchérissement de la monnaie unique et a rappelé que "le taux de change n’est pas un objectif" pour son institution.

La relative sérénité de Mario Draghi tranche avec les propos d'un François Hollande bien plus inquiet. Mardi, ce dernier avait déclaré, devant les eurodéputés, qu’il souhaitait un objectif de change pour éliminer les effets négatifs de la hausse de l’euro sur la compétitivité des entreprises.

Interrogé sur les déclarations du président français, Mario Draghi a souligné qu’"il ne faut jamais oublier que la BCE est indépendante". "On entend parler dans le monde de faire monter ou baisser les monnaies, l'important est de voir ce que le marché fait de ces déclarations" a-t-il lancé.

Néanmoins, il a indiqué que le taux de change est un facteur "important pour la croissance et la stabilité des prix". Du coup, la BCE va surveiller l’évolution de l’euro et les éventuelles conséquences qu'elle peut avoir sur l'inflation.

Mario Draghi a également fait remarquer que "les changements actuellement observés dans les taux de change ne sont pas délibérés. C'est davantage l'effet de politiques économiques destinées à relancer l'économie". Si ces politiques ont des conséquences sur les taux de change qui "ne reflètent pas le consensus du G20, nous devrons en discuter", ajoute-t-il.

L'économie européenne toujours faible

Autrement, Mario Draghi a relevé un autre signe positif : les remboursements anticipés des banques de la zone euro du premier prêt exceptionnel à trois ans de la BCE (le "LTRO" pour "Long Term Refinancing Operation"). Ces remboursements élevés montrent "que l’incertitude des banques a baissé", et "reflète l’amélioration de la confiance dans les marchés", selon Mario Draghi.

Concernant la politique monétaire, la BCE a choisi de garder le cap en maintenant inchangé son principal taux directeur à 0,75%.

Enfin l’analyse économique de la BCE a été moins optimiste qu’en janvier dernier. "La faiblesse de l'économie de la zone euro devrait continuer de prévaloir au début de l'année 2013", a ainsi déclaré Mario Draghi. Ce dernier voit toujours une reprise progressive de l’économie, mais il a précisé que ce rebond devrait s’opérer "plus tard", sans plus de précisions.

Julien Marion