"Les patrons ont sabré le champagne!": 5 syndicats se sont réunis en visio ce vendredi pour préparer la riposte au plan Bayrou

Une mobilisation intersyndicale se dessine pour la rentrée pour protester contre les annonces du Premier ministre. - Thomas SAMSON / AFP
La colère est vive, même trois jours après les annonces. Le plan de redressement des finances publiques, présenté par le Premier ministre François Bayrou mardi 15 juillet, hérisse en effet les poils des syndicalistes.
Coup de rabot sur les remboursements de médicaments, suppressions de jours fériés, année blanche généralisée à tous les domaines sauf la Défense... Les remontrances sont telles que, selon nos informations, cinq organisations syndicales représentatives, à savoir la CFDT, la CGT, FO, CFE-CGC et la CFTC se sont réunies en visioconférence à la mi-journée ce vendredi 18 juillet.
Réunion le 1er septembre avant de durcir le ton
À l'ordre du jour: la définition du discours à tenir à l'échelle de l'intersyndicale vis-à-vis des annonces du chef du gouvernement et la programmation d'une nouvelle réunion, le 1er septembre, en vue d'acter une mobilisation générale contre le plan d'économies du gouvernement à la rentrée.
"Les patrons ont sabré le champagne!", s'émeut-on du côté de la CFE-CGC auprès de BFM Business. "Il n'y aura pas de négociations sur la monétisation de la cinquième semaine de congés payés, c'est hors de question", souffle-t-on à la CFDT.
Jeudi, la leader de la CFDT, Marylise Léon, a farouchement critiqué l'idée, évoquée par la ministre du Travail et de l'Emploi Astrid Panosyan-Bouvet, de monétiser la cinquième semaine de congés payés. Un projet que la syndicaliste classe d'emblée dans le "musée des horreurs" des annonces du locataire de Matignon.
Afin d'ouvrir un cycle de négociations avec les partenaires sociaux, le gouvernement a convié plusieurs syndicats à des réunions bilatérales d'ici fin juillet-début août. Mais plusieurs d'entre eux ne daignent pas s'y rendre en plein été. "Tout le monde est en vacances, on verra ça à la rentrée!", s'agace-t-on à la CFE-CGC. "Le gouvernement cherche juste à gagner du temps pour se maintenir debout le plus longtemps possible face à la menace de censure", poursuit-t-on.
La posture semble moins catégorique à la CFDT: "on ne s'interdit pas d'échanger pendant la période estivale, aussi bien avec le gouvernement qu'avec les autres syndicats, indique-t-on. Marylise Léon souhaite se laisser le temps du mois d'août pour affiner les choses, notamment sur la monétisation de la cinquième semaine de congés payés qui est une ligne rouge pour nous".
Une mobilisation pour la santé aussi dans les tuyaux...
Les centrales syndicales devront toutefois accorder leurs violons avec leurs fédérations santé-sociaux. Le 16 juillet, au lendemain de la présentation du plan de redressement des finances publiques par François Bayrou, les antennes santé-sociaux de la CFDT, de la CFE-CGC, CFTC, Sud et FO Action sociale ont annoncé une mobilisation programmée pour début octobre.
"L'austérité budgétaire frappe avec une violence accrue", dénoncent-elles alors que le plan présenté par François Bayrou vise à réaliser 43,8 milliards d'euros d'économies dès 2026. "Les attaques pleuvent contre notre modèle social et son financement solidaire, contre la Sécurité sociale de 1945", pointent les fédérations.
Dès l'année prochaine, le gouvernement souhaite en effet générer 5,5 milliards d'euros d'économies dans le champ de la santé et du social. Pour y parvenir, il est prévu de doubler, à 100 euros contre 50 euros aujourd'hui, les plafonds annuels des franchises médicales et participations forfaitaires, réduisant mécaniquement les remboursements des médicaments et consultations médicales pour les patients.
François Bayrou compte aussi rogner le dispositif des affections longue durée (ALD), via "une réforme en profondeur", visant à exclure du remboursement à 100% des tarifs de base de la Sécu, les traitements qui ne sont pas directement en lien avec la pathologie du patient déclaré en ALD. Des efforts d'efficience sont également attendus à l'hôpital et la lutte contre les arrêts maladie dits "abusifs" doit être renforcée.