"La rentrée va être chaude": au bord de l'implosion, le secteur de la santé se mobilise contre le budget de Bayrou

Les appels à la mobilisation se multiplient de toutes parts pour dénoncer les économies budgétaires prévues par le gouvernement en matière de santé. Des assemblées générales s'organisent dès ce lundi 25 août dans les hôpitaux de l'AP-HP en région parisenne pour décider des actions à mener.

La colère monte encore d'un cran chez les professionnels de santé. Après les pharmaciens qui ont baissé le rideau pendant le week-end du 15 août, c'est au tour des hospitaliers d'organiser leur mouvement de contestation de la politique budgétaire de François Bayrou. En région parisienne, des assemblées générales se tiennent dans l'ensemble des établissements de l'AP-HP dès ce lundi 25 août afin que l'intersyndicale décide des actions à mener à la rentrée.

"Certains appellent à rejoindre le mouvement du 10 septembre, initié par des internautes qui appellent à tout bloquer. D'autres envisagent une grève qui pourrait démarrer dès possible sans attendre cette date", confie à BFM Business Vincent Martin, secrétaire général adjoint de FO - AP-HP.

Vers une grève des hôpitaux de plusieurs semaines?

Des mobilisations semblent en effet être lancées tous azimuts. "La rentrée va être chaude", prévient Ariel Suares, secrétaire général de l'Unsa-AP-HP. "Demain, à 13 heures, on organise un rassemblement devant la Bourse du Travail parce que François Bayrou est invité là-bas par la CFDT", souffle à BFM Business Nathalie Marchand, secrétaire générale de la CGT AP-HP. "On va en profiter pour l'accueillir et lui re-partager nos revendications", complète Elisabteh Mpondo, présidente de la CFTC-AP-HP.

Les hospitaliers sont en effet en rogne contre le plan d'économies annoncé par le Premier ministre le 15 juillet dernier. Le chef du gouvernement a annoncé 43,8 milliards d'euros d'économies à réaliser dès 2026, dont pas moins de 5,5 milliards d'euros dans le secteur de la santé. S'il est quesion de doubler les franchises médicales, au détriment du portefeuille des patients, les hôpitaux devront aussi se serrer la ceinture, alors qu'ils peinent à tenir debout pour répondre à la demande de soins.

"Notre problème, c'est la fermeture de l'Hôtel Dieu qui est sur la sellette", alerte la présidente de la CFTC-AP-HP.

S'il est probable que les hospitaliers se joindront à la mobilisation du 10 septembre l'intersyndicale semble être motivée à mener "une grève plus large, dès que possible et jusqu'à la présentation des textes budgétaires", précise à BFM Business Nathalie Marchand.

Fermetures des pharmacies, marche blanche...

Au-delà des murs des hôpitaux publics, les pharmaciens n'ont pas dit leur dernier mot. Remontés à bloc contre la baisse des plafonds de remises commerciales sur les médicaments génériques, les officines baisseront à nouveau leurs rideaux le 18 septembre puis tous les samedis à partir du 27 septembre.

Et ce n'est pas tout : une marche blanche des professionnels de santé est prévue le 4 octobre à l'initiative du collectif Santé en danger. Selon nos informations, Samu-Urgences de France devrait y participer. Le collectif inter-hôpitaux pourrait également s'y greffer. Mais le mouvement pourrait s'élargir à d'autres professions de santé, en dehors des murs des hôpitaux.

Caroline Robin