L'accord conclu en août prévoyait 15%: la Commission européenne dément les annonces de Trump qui veut taxer les importations de médicaments à 100%

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, prononce son discours lors d'une séance plénière au Parlement européen à Strasbourg, dans l'est de la France, le 10 septembre 2025. - SEBASTIEN BOZON
À quoi doivent s'attendre les industries pharmaceutiques? La Commission européenne a indiqué, ce vendredi 26 septembre, que l'accord commercial finalisé au mois d'août avec les États-Unis protège les médicaments européens contre toute nouvelle surtaxe.
L'institution dément ainsi les propos tenus par le président des États-Unis Donald Trump qui, jeudi, a annoncé appliquer de nouveaux droits de douane à 100% sur les produits pharmaceutiques à compter du 1er octobre. Un scénario qui conduirait à "la pire des situations" selon la fédération européenne des industries pharmaceutiques (Efpia).
L'accord commercial conclu cet été prévoit en effet que la plupart des exportations européennes, dont les médicaments, ne peuvent être taxées au-delà de 15%.
"Ce niveau maximal de droits de douane constitue l'assurance qu'aucun droit supplémentaire ne sera appliqué", a souligné un porte-parole, Olof Gill, soulignant que l'UE était "le seul partenaire commercial à être parvenu à un tel résultat avec les États-Unis".
Qui plus est, l'accord conclu entre les États-Unis et l'Union européenne prévoit d'exempter les médicaments génériques de droits de douane. À ce sujet, Matthias Jørgensen, directeur par intérim de la direction Amérique à la DG Trade de la Commission européenne, a dit espérer "que les États-Unis prendront rapidement des mesures" concernant cet engagement, lors d’un échange de vues en commission de la santé publique le 24 septembre.
Trump veut des médicaments moins chers pour les Américains
Sur le réseau social Truth jeudi, le locataire de Maison Blanche a pourtant été catégorique: "nous appliquerons une taxe de 100% sur tout produit pharmaceutique de marque ou breveté, sauf si une entreprise CONSTRUIT son usine pharmaceutique en Amérique", a précisé le milliardaire américain.
"Les États-Unis, qui représentent moins de 5% de la population mondiale, financent environ les trois quarts des profits pharmaceutiques mondiaux. Ce déséquilibre flagrant est orchestré par un système délibéré dans lequel les fabricants de médicaments réduisent fortement leurs produits pour accéder aux marchés étrangers, et subventionnent cette baisse par des prix extrêmement élevés aux États-Unis", dénonçait-il dans un décret paru le 12 mai dernier.
En plein coeur de l'été, le 31 juillet, Donald Trump a envoyé des courriers, partagés sur le réseau social Truth à 17 grands laboratoires pharmaceutiques comme Merck, Pfizer, AstraZeneca, Novartis ou encore Sanofi pour leur demander de baisser les prix des médicaments vendus aux États-Unis.