Journée cruciale pour Air France

Les pilotes d'Air France réclament toujours une revalorisation salariale de 5,1%. - Eric Feferberg - AFP
A l’instar de la SNCF, Air France n’est pas vraiment une entreprise comme les autres. Et son nouveau patron, Benjamin Smith, va l’expérimenter dès ce lundi, par le biais d’une rencontre avec les syndicats de la compagnie. Premier étranger à diriger la compagnie, le Canadien se sait attendu, et a déjà exprimé son désir de ne pas voir sa nationalité occuper les débats.
"Dans de nombreux pays, ma nationalité n’aurait pas été un sujet. Mais ici, c’est une première en quatre-vingt cinq ans, c’est sans doute pourquoi cette caractéristique a été commentée. Cela m’importe peu. J’espère que nous allons pouvoir passer à autre chose", a-t-il ainsi déclaré à Paris Match.
Cela tombe plutôt bien car l’intersyndicale, de son côté, compte aller à l’essentiel. Avec, en ligne de mire, "la sortie du conflit que connaît Air France depuis février", selon la CGT.
Une rencontre "déterminante"
Entre le 22 février et le 8 mai, un mouvement de grève avait à 15 reprises perturbé le trafic de la compagnie. Celui-ci avait coûté quelque 400 millions d’euros à la compagnie, et la démission de son PDG Jean-Marc Janaillac au terme d’une consultation menée en interne.
Depuis, les différents syndicats de pilotes, d’hôtesses, de stewards et de personnels au sol avaient suspendu le mouvement. Mais leurs revendications demeurent, notamment une hausse générale des salaires de 5,1%, correspondant à l’inflation sur la période 2012-2017.
Dès lors, le message de l’intersyndicale est clair: Ben Smith a toutes les cartes en main. "Tout le monde dans l'entreprise a envie de trouver une solution acceptable", a récemment assuré Philippe Evain, du SNPL, le premier syndicat de pilotes chez Air France. Cependant, prévient la CGT, "la proposition que fera Benjamin Smith" sera "déterminante sur la relance ou le solde du conflit". Le baptême du feu s’annonce donc particulièrement rude pour le nouveau dirigeant.