BFM Business
Economie et Social

"Ils n'osent pas dire 'non' à un salarié": s'il y a explosion des ruptures conventionnelles c'est la faute des entreprises pas des salariés selon Marylise Léon (CFDT)

placeholder video
Alors que le Premier ministre a appelé à poursuivre les discussions autour des ruptures conventionnelles, la leader de la CFDT Marylise Léon a considéré que les employeurs ont leur part de responsabilité dans l'augmentation de ces modes de ruptures de contrat de travail.

Et si le gouvernement se trompait de cible? C'est ce qu'a plus ou moins laissé entendre Marylise Léon, concernant les ruptures conventionnelles. Invitée au micro de RTL jeudi matin, la secrétaire générale de la CFDT a mis en cause les entreprises dans l'augmentation de ces modes de rupture de contrat de travail, dénoncée cet été par l'ancien Premier ministre François Bayrou.

Alors que le nombre de ruptures conventionnelles négociées a augmenté de 30% en sept ans et dépassé les 500.000 ruptures de contrat ouvrant droit à des indemnités versées par l'employeur et aux allocations chômage, Marylise Léon a reproché aux employeurs de "ne pas assumer leurs responsabilités".

"Ils n'osent pas dire non à un salarié", a-t-elle insisté.

Les ruptures conventionnelles peuvent être à l'initiative des employeurs

Qui plus est, la rupture conventionnelle n'est pas systématiquement une demande du salarié. En cas de résultats décevants par exemple, une entreprise est tout à fait dans son droit de proposer ce mode de cessation du contrat de travail à un collaborateur qu'elle souhaite évincer. Dans tous les cas, que la rupture conventionnelle soit à l'initiative de l'employeur ou du salarié, les deux parties doivent être d'accord pour qu'elle soit effective.

Début août, dans une lettre de cadrage sur l'assurance chômage, l'ancien Premier ministre François Bayrou appelaient les partenaires sociaux à revoir le dispositif et notamment durcir les règles d'indemnisation des bénéficiaires d'une rupture conventionnelle par l'assurance chômage.

Dans un courrier adressé mercredi aux syndicats, Sébastien Lecornu appelle à poursuivre les négociations sur les ruptures conventionnelles. D'après les chiffres de l'Unédic, en 2024, deux tiers des ruptures conventionnelles négociées ouvraient effectivement droit à une indemnisation chômage par France Travail.

Caroline Robin