Trafic d'or entre Nantes et Francfort, trois millions d'euros de saisies

Un bijoutier nantais fondait des bijoux en or pour en faire dans un four installé dans son domicile - Thomas Coex - AFP
On approche près de trois millions d'euros à ce jour de saisies d'avoirs criminels sur ce dossier", a expliqué le lieutenant-colonel Serge Thépaut, commandant du Groupe interministériel de recherches (GIR) de Nantes. Ce montant porte sur un trafic d'or entre Nantes et l'Allemagne. Dans cette affaire, un bijoutier nantais et de huit autres personnes ont été interpellés, a-t-on appris jeudi auprès des enquêteurs.
L'officier du GIR s'exprimait lors d'un point presse au tribunal de Nantes, au cours duquel le procureur Pierre Sennès a apporté des précisions sur l'activité - non déclarée - du bijoutier arrêté dans un train à la frontière franco-allemande avec 37.000 euros en liquide dans sa valise.
Une affaire de "criminalité en col blanc"
Ce Nantais de 56 ans "procédait à des transformations de bijoux en or en lingots, après avoir fondu ces bijoux. Nous avons trouvé à son domicile un four qui servait à la fonte de l'or", a expliqué le procureur. "Ces lingots étaient ensuite vendus à un commerçant qui était établi à Francfort en Allemagne" et domicilié en Autriche, a-t-il ajouté.
L'interpellation des neuf personnes a mobilisé en début de semaine une centaine de policiers allemands et quelque 70 membres des forces de l'ordre françaises. L'enquête a permis de révéler que ce bijoutier, passionné de montres de luxe, avait effectué depuis 2018 au moins 21 voyages Nantes-Francfort avec toujours dans son sac, à l'aller, des lingots d'or et au retour de l'argent liquide.
Il s'agit d'une affaire de "criminalité en col blanc, c'est de la délinquance financière", a souligné le procureur Sennès, précisant que les neuf personnes interpellées, âgées de 30 à 56 ans, avaient toutes un casier judiciaire vierge.