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Si la France est championne du monde, l'économie du pays va-t-elle en profiter?

Difficile à mesurer, une victoire en Coupe du monde de football a pourtant selon une étude d'ABN Amro un impact significatif sur l'économie d'un pays. Explications.

Ne pas sous-estimer l'impact sur l'économie. C'est ce qu'observe une étude réalisée par la banque ABN Amro à l'occasion de la Coupe du monde 2006. Les analystes ont en effet observé que dans l’Histoire, un pays vainqueur de la Coupe du monde bénéficiait d’un coup de pouce économique.

En moyenne, sur l'ensemble des compétitions qui se sont tenues depuis 1970, les pays vainqueurs ont bénéficié d'un bonus de croissance de 0,7% par rapport aux années précédant l'événement. A l’inverse les finalistes malheureux ont eu eux un malus de 0,3%.

Mais y a-t-il véritablement un lien ou est-ce un heureux hasard ? Il y a des observations empiriques, là encore si on observe la croissance par trimestre. Ainsi, la France victorieuse de 1998 avait enregistré une croissance trimestrielle exceptionnelle de 6% durant la période qui avait suivi la victoire.

Le facteur bien-être fondamental en économie

La consommation des ménages avait alors progressé de 2,6% au troisième trimestre, après 0,7% au trimestre précédent, selon les données de la Banque de France. L'investissement des entreprises avait également été particulièrement dynamique (+ 6,6%). L’Italie victorieuse en 2006 avait vu elle aussi son économie sortir de la léthargie. Evidemment les effets macroéconomiques d’une Coupe du monde ne vont pas transformer une récession en boom mais ils peuvent donner un petit coup de fouet.

Comment expliquer cet effet "Coupe du monde" sur l'économie d'un pays? Il y a d’abord un petit impact de sur-consommation durant ces périodes d’euphorie. La fréquentation des bars et des restaurants va grimper, de même que la vente de produits alimentaires festifs, de jouets, d’articles de sport etc.

Mais évidemment ce n’est pas ce surplus de consommation assez fugace qui va avoir un réel impact sur l’économie. En revanche, le facteur bien-être, l’effet sur le moral des ménages est lui beaucoup plus important. Dans l’euphorie, on va peut-être changer sa voiture ou acheter un appartement qu'on jugeait un peu cher.

Mais une victoire peut aussi avoir une dynamique sur l’investissement. "Un pays qui attire l'attention cela facilite l'établissement de relations commerciales et d'investissement avec d'autres pays et le football peut bien aider à faciliter de tels contacts", explique l'étude d'ABN Amro. De quoi permettre de faire briller la marque France en somme.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco