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Santé: le reste à charge payé par les Français en 2020 au plus bas

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Il ne représentait que 6,5% de la dépense totale de soins contre 7,2% en 2019. Ce repli, conjoncturel, est étroitement lié à la prise en charge du Covid mais pas seulement.

Alors que les dépenses de santé n'ont progressé que de 0,4% l'an dernier, soit "la plus faible progression jamais observée", dans le même temps, le reste à charge payé par les Français, soit la somme due après les remboursements de la Sécurité sociale et des mutuelles, n'a jamais été aussi bas.

Il s'est fixé en moyenne à 202 euros par Français sur une année, soit 6,5% d'une facture globale de 3109 euros par personne contre 7,2% un an plus tôt (et 8,9% en 2011), selon le rapport sur less comptes de la santé 2020 de la Drees (direction des études du ministère de la Santé) publié ce mercredi.

La baise continue du reste à charge pour les assurés s'explique par des causes structurelles et conjoncturelles. Structurelles avec la part de plus en plus importante de prises en charge à 100% de maladies chroniques dues au vieillissement de la population.

La pandémie a écrasé les autres prises en charge à l'hôpital

Conjoncturelles avec l'épidémie du covid qui a bouleversé la structure des soins l'an passé. "La crise sanitaire a entraîné une recomposition importante de la structure de consommation de soins et biens médicaux en 2020. Certaines dépenses présentant habituellement un reste à charge des ménages élevé ont été fortement touchées", peut-on lire dans le rapport.

Décomposition de la baisse du reste à charge en 2020
Décomposition de la baisse du reste à charge en 2020 © DREES

La pandémie a en effet "écrasé" les autres prises en charge à l'hôpital, or les malades du covid ont bénéficié d'une prise en charge quasi-complète. Selon le rapport de la Drees, la maladie a contribué à la moitié de la baisse globale du taux.

Rappelons que les soins hospitaliers (près de la moitié de la consommation de soins), sont financés à 93% par la Sécurité sociale. Conséquence, le reste à charge hospitalier est tombé l'an passé à un plus bas historique: 1,4% de la dépense globale.

Des cabinets médicaux qui se sont vidés

Dans le même temps, les déprogrammations d'opérations pour cause de saturation des hôpitaux ont encore fait baisser le reste à charge.

Sans oublier les confinements successifs qui "ont vidé" les cabinets médicaux et donc les prescriptions de médicaments, et les soins où le reste à charge est le plus élevé comme les dentistes, les ophtamologistes, les kinés...

Enfin, la généralisation de l'offre "100% Santé" pour les prothèses dentaires, l'optique ou encore les appareils auditifs (qui doit permettre un zéro reste à charge pour les assurés) explique aussi ce chiffre très bas.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business