Pourquoi ces communes de Guadeloupe sont dans une passe financière très délicate

Parmi les communes de Guadeloupe les plus mal loties sur le plan de leurs finances locales, figurent la préfecture, Basse-Terre, et la sous-préfecture, Pointe-à-Pitre. - Helène Valenzuela-AFP
De nombreuses communes de Guadeloupe sont dans une très mauvaise passe financière révèle le quotidien local FA Guadeloupe. Près de 2/3 sont situées dans la zone d'alerte du réseau d'alerte des finances locales, selon un document révélé par le quotidien, qui évoque des situations financières "proches de la banqueroute". Sur 32 communes du territoire, 21 sont dans la zone d'alerte dont 7 dans le rouge.
Parmi les communes les plus touchées, la préfecture, Basse-Terre, et la sous-préfecture, Pointe-à-Pitre, cette dernière ayant déjà été épinglée en mars pour un déficit de 78 millions d'euros dont nombre "d'insincérités budgétaires".
Le réseau d'alerte (non public) est une procédure interne, "destinée à améliorer la prévention des difficultés de certaines collectivités, en décelant précocement les risques potentiels pesant sur certains budgets". Autrement dit, c'est un bulletin de notes des finances municipales, calculé sur leur capacité d'autofinancement, leurs charges incompressibles, leur niveau d'endettement, et leur capacité à recouvrer l'impôt.
Les dépenses de personnel représentent 65% des charges
Ces fortes difficultés financières s'expliquent notamment par une masse salariale des communes importante et en constante croissance. "Les dépenses de personnel représentent 65 % de leurs charges et elles ont augmenté de 10 % en trois ans", indique un document de la Direction générale des finances publiques de Guadeloupe, que l'AFP s'est procuré. "La prime de vie chère (+ 40%) explique aussi la dépense supplémentaire", ajoute la même source.
"L'emploi public, notamment communal a pu servir, à un moment donné d'amortisseur social, nuance, dans les colonnes de FA Guadeloupe, Jean-Claude Pioche, président de l'association des Maires de Guadeloupe. Par ailleurs, les réformes, comme celle des rythmes scolaires ont aussi demandé aux communes des recrutements supplémentaires et non prévus, pour l'accueil en périscolaire. Certains maires héritent aussi du passif de leur commune, et n'ont pas d'autres choix que de gérer en l'état".
La dette fournisseurs, fiscale et sociale des communes se creuse également, rapporte le quotidien local. Début 2018, elle avoisinait les 85 millions d'euros.