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Paris candidate pour accueillir la future Autorité européenne de lutte contre le blanchiment d’argent

Vue générale de la tour Eiffel, à Paris le 9 mars 2022

Vue générale de la tour Eiffel, à Paris le 9 mars 2022 - JOEL SAGET © 2019 AFP

L'AMLA doit permettre d'en finir avec les appréciations et les approches de lutte anti-blanchiment très différentes selon les pays de l'UE.

C'est donc officiel, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie a présenté ce mardi la candidature de Paris pour accueillir la future Autorité européenne de lutte contre le blanchiment d’argent (AMLA en anglais).

Cette nouvelle entité est issue du paquet législatif portant sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme adopté en juillet 2021 par la Commission européenne.

Son objectif est simple: "renforcer l’approche européenne dans ce domaine" selon le communiqué de Bercy.

Il faut savoir que la réglementation européenne, fondée sur des directives transposées ensuite au niveau national, génère des appréciations et des approches de lutte anti-blanchiment très différentes selon les pays. La création de l’autorité harmonisera donc la mise en œuvre des dispositifs.

Paris réunit "les conditions idéales"

Elle interviendra en supervision directe pour l’application des règles anti-blanchiment auprès des intermédiaires les plus sensibles. Les flux financiers suspects sont souvent transfrontières.

L'AMLA rassemblera deux collèges: 27 cellules de renseignement et les 27 responsables nationaux anti-blanchiment et serait dotée d'un budget de 30 à 40 millions d'euros versés par la Commission.

L'exécutif estime que la capitale française réunit "les conditions idéales pour l'installation (de l'AMLA) et celle de ses équipes".

Et d'expliquer: "La France joue un rôle moteur dans la lutte anti-blanchiment. Nous hébergeons déjà l’Agence bancaire européenne et le Groupe d’Action Financière (GAFI), organismes avec lesquels l’AMLA aura des interactions nombreuses et fructueuses. Paris dispose donc depuis longtemps d’un éco-système international dédié à la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, au sein duquel l’AMLA trouverait toute sa place".

Francfort, Vienne, Madrid, Vilnius également candidates

En effet, la communauté internationale se retrouve déjà trois fois par an à paris pour des plénières du GAFI, ce qui renforcera l’influence de l’AMLA.

"Le rapport d’évaluation de la France par le GAFI, paru en mai 2022, témoigne, en outre, de la qualité de l’action des autorités françaises en matière de lutte contre le blanchiment, ce qui vient tout naturellement asseoir sa légitimité pour accueillir le siège d’une future autorité dans ce domaine" poursuit le ministère de l'Economie.

Plus accessoirement, "la capitale française bénéficie d’une offre immobilière répondant parfaitement aux besoins de la future AMLA, et de liaisons aériennes et ferroviaires de qualité facilitant la conduite de ses travaux avec toutes ses parties prenantes, européennes et internationales".

Le Gouvernement a confié la responsabilité du projet de candidature à Robert Ophèle, qui a été notamment sous-gouverneur de la Banque de France, président de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution puis président de l’Autorité des marchés financiers. "Sa grande expertise du secteur financier français et international est un atout évident pour porter la candidature de la France" rappelle Bercy.

Francfort, Vienne, Madrid, Vilnius sont également candidates et d’autres peuvent s’inscrire jusqu’au dernier moment. Ce sera le Parlement européen qui choisira la ville d'accueil sans doute sous la présidence suédoise.

Thomas Sasportas et Olivier Chicheportiche