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"Nous gouvernons pour les Français, pas pour les agences": Gabriel Attal monte au créneau après la dégradation de S&P

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Le Premier ministre doit défendre son gouvernement face à deux motions de censure en discussions à l'Assemblée nationale.

L'exécutif ne veut pas paniquer. En plein débat sur deux motions de censure déposées par le RN et LFI, qui réclament un examen des coupes budgétaires supplémentaires à l'Assemblée par le biais d'une loi de finances rectificative, Gabriel Attal a réagi à la dégradation de la note française par Standard & Poor's (S&P), vendredi soir.

"Regardons la réalité. Trois agences viennent de confirmer la note de la France, l'une l'a abaissée, c’est vrai. Mais la France n’a aucune difficulté à se financer. Nous ne gouvernons pas pour les agences mais pour les Français", a expliqué le Premier ministre.

Tout le week-end, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait cherché à déminer la situation, expliquant notamment sur BFMTV que "trois agences de notation avaient maintenu la note française et reconnu la solidité de la stratégie de rétablissement de nos finances publiques."

"Notre stratégie reste la même: réindustrialiser, atteindre le plein-emploi et tenir notre trajectoire pour revenir sous les 3% de déficit en 2027. La raison principale de cette dégradation, c'est que nous avons sauvé l'économie française" a déclaré Bruno Le Maire au Parisien.
Note abaissée : quelles conséquences ? - 03/06
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Déficit plus haut que prévu

Standard & Poor's ne l'entend pas de la même manière: l'agence américaine cite surtout la hausse "significativement" plus élevée que prévue du déficit public, à 5,5% en 2023. Elle a insisté sur l'absence de crédibilité des plans gouvernementaux: à la fois relancer la croissance et réduire le déficit à moins de 3% en 2027.

"Le ratio de la dette publique française est désormais le troisième plus élevé de la zone euro, derrière la Grèce et l’Italie", relève encore S&P.

Elle pointe ainsi en creux la baisse drastique des recettes -qui précipite la hausse du déficit cette année. Le gouvernement, lui, continue de défendre cette position, avec "aucun nouvel impôt" en 2025. Gabriel Attal revendique, lui, cette stratégie: "Nous avons baissé les impôts comme jamais aucune majorité auparavant, de 50 milliards d'euros", insiste le locataire de Matignon ce lundi à l'Assemblée.

"Nous nous sommes dotés d'une trajectoire de finances publiques claire, réaliste, qui assume de ramener le déficit sous les 3% à la fin du quinquennat. Qui affirme que nous continuerons à investir car c’est par le travail que nous financerons l'avenir, pas par les impôts que vous réclamez", ajoute encore Gabriel Attal.

Reste que la dégradation demeure pour le moment symbolique. Le principal indicateur, le spread (soit l'écart entre les taux allemands et français pour de la dette à dix ans) est en hausse de 3,8%: la France emprunte à peine plus cher qu'avant l'abaissement de sa note de AA à AA-.

Valentin Grille