Michel-Edouard Leclerc: "coucou la FNSEA, vos produits vont augmenter!"

L'accusation n'est pas nouvelle. Sur notre antenne, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA affichait ses critiques sur la manière dont se passent les négociations annuelles entre les distributeurs qui veulent des prix bas et les industriels et producteurs étranglés par la hausse des matières premières et qui exigent donc des prix en hausse.
"Ce sont des disputes qui n'ont aucun sens, ce sont des disputes du vieux monde, rétorque Michel-Edouard Leclerc sur le plateau de Good Morning Business ce lundi. D'abord, les négociations viennent de commencer. Je ne sais pas à quel titre elle peut en parler".
"Nous avons dit que nous respecterions la loi souhaitée par la FNSEA et donc ce n'est pas la peine de tirer sur le pianiste avant de commencer le concert", lance le dirigeant.
"J'ai un camp à défendre, celui de mes clients, la FNSEA sait qu'il y a beaucoup de hausses de produits alimentaires à faire passer aux consommateurs, 25% de notre chiffre d'affaires alimentaire est impacté par des demandes de hausse de 6%. Si on veut travailler à la revalorisation des produits agricoles sans faire fuir les consommateurs, il faut qu'elle nous laisse faire notre métier, moi j'ai besoin de rassurer les consommateurs".
"Qu'on nous laisse faire notre métier"
Et d'asséner: "même s'il y a des prix qui augmentent et ils vont augmenter; "coucou la FNSEA": vos prix vont augmenter mais c'est jamais vous qui les assumez et donc il faut nous laisser gérer ce rapport de confiance avec le consommateur".
"Ce qui est certain c'est qu'on demande aux industriels de la production française d'être transparents, on va demander si vraiment ils ont acheté plus cher, on va demander les factures et si c'est le cas, la loi nous oblige à sanctuariser les produits agricoles, à ne pas faire pression, donc on applique la loi", poursuit Michel-Edouard Leclerc.
Traduction, augmenter les prix d'accord mais seulement si cette augmentation est la conséquence de la flambée des matières premières et pas des stratégies des industriels visant à "augmenter les dividendes" ou à augmenter "les investissements".
Autre accusation de la FNSEA, le secteur de "fraude" en imposant aux industriels et aux producteurs alimentaires des "pénalités logistiques" qui selon elle se sont élevées l'an passé à 200 millions d'euros et qui sont selon elle des marges arrière déguisées.
Pour le responsable, le débat n'a pas lieu d'être puisque "les marges arrière, ça n'existe plus, je ne comprends pas ce qu'elle dit", s'agace-t-il.