Les ventes de masques FFP2 s'envolent en France

Sans surprise, les ventes de masques FFP2 explosent depuis quelques semaines. Plus protecteurs que les chirurgicaux mais aussi plus onéreux, ces masques, parfois en "bec de canard", sont plébiscités par certains Français, alors que le nombre de contaminations explose avec près de 272.000 cas en 24 heures.
"Rien que sur la journée de lundi (le 3 janvier), les ventes ont augmenté de 200% avec 55.000 FFP2 achetés par nos clients", témoigne auprès du Parisien Yannick André, chef de catégorie bricolage et électricité au sein du groupe Carrefour, en charge des masques.
Le distributeur, qui en a écoulé 300.000 la semaine passée, s'attend à en vendre plus plus de 600.000 d’ici le 9 janvier. Le contraste est saisissant: avant l'arrivée du variant Omicron, il s'en vendait moins de 100.000 par semaine.
Depuis la flambée des cas liés au variant Omicron, le port du masque est à nouveau exigé dans certains lieux publics et même en extérieur dans plusieurs grandes villes. Un simple masque chirurgical suffit, rien n'oblige les Français à porter le FFP2, contrairement à certains pays comme l'Italie ou l'Allemagne, qui l'ont rendu obligatoire pour se rendre dans certains lieux.
Invité sur BFMTV ce mercredi, le professeur Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à la Pitié-Salpêtrière, affirme que le masque FFP2, recommandé aux soignants, doit être "réservé aux personnes qui sont en contact intime avec des malades". "Il ne faut pas le généraliser", ajoute-t-il.
Un risque de pénurie?
Reste à savoir si la ruée des Français vers ces masques peut faire craindre une pénurie. La filière de production française était quasiment à l'arrêt il y a quelques mois, concurrencée par la filière asiatique.
"Entre l'été 2020 et l'été 2021", "97% des appels d'offre ont été affectés à des masques d'importation, commandés principalement par des collectivités", explique à LCI Christian Curiel, président du syndicat français des fabricants de masques F2M.
Les masques FFP2 fabriqués en France sont deux à trois fois plus chers que ceux venus d'Asie. Un redémarrage des commandes est observé depuis novembre, mais selon Christian Curiel, il serait davantage dû à "la difficulté logistique d'avoir des conteneurs" maritimes pour l'importation.
À plein régime, les usines françaises peuvent produire environ 100 millions de masques par semaine, dont un quart de FFP2. Le stock de masques FFP2 à destination des soignants est désormais d'environ 600 millions, permettant de couvrir les besoins des services de soins pour plus de deux mois et demi en période épidémique.