Les petites villes s'inquiètent des futurs "hôpitaux de proximité"

Depuis septembre 2017, un pôle de santé jouxte l’hôpital de proximité de Lure en Haute-Saône, qui se consacre à ses missions en addictologie, médecine polyvalente ou encore neurologie. - Sébastien Bozon-AFP
Quels soins seront-ils dispensés dans les futurs "hôpitaux de proximité" ? Dans le cadre du projet de la loi santé 2022, présenté ce mercredi par la ministre Agnès Buzyn, la révision de la carte hospitalière prévoit la labellisation de 500 à 600 "hôpitaux de proximité" à l'horizon 2022.
Sans chirurgie ni maternité, ces nouveaux établissements de proximité se recentreraient sur la médecine générale, la gériatrie et la réadaptation, en lien avec la ville (les libéraux) y compris les soins de suite et de réadaptation, consultations de spécialités, consultations non programmées. Ils devront aussi disposer d’un plateau technique de biologie et d’imagerie, d’équipes mobiles et d’équipements en télémédecine, précise le ministère de la santé. Un moyen, selon Agnès Buzyn, "de redonner des investissements" à ces établissements souffrant "d'un manque d'attractivité". Les premières labellisations sont prévues en 2020.
Quid des interventions chirurgicales de "première nécessité" ?
Mais en l'état, "la réforme de la carte hospitalière présente un certain nombre de risques pour les petites villes" selon l'association des petites villes de France (APFV) en réaction au projet gouvernemental. Si l'APVF salue l'objectif de labellisation et de valorisation des hôpitaux de proximité, elle précise qu'elle "restera particulièrement vigilante sur la question de la réorganisation des services hospitaliers."
Sa principale crainte est que "la réforme telle que présentée par le gouvernement risque de mettre fin à toutes les formes d'interventions chirurgicales dans les petits hôpitaux, même celles qui constituent des interventions de première nécessité."