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Les commerçants des abords de Notre-Dame dépriment

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Depuis un mois que la cathédrale a brûlé et que ses abords sont fermés au public, les commerçants du quartier connaissent des chutes drastiques d’activité. Propriétaires de bistrot et de boutiques en appellent aux pouvoirs publics.

Un mois jour pour jour après l’incendie de Notre-Dame-de-Paris, les forces de l’ordre maintiennent un périmètre de sécurité autour de la cathédrale. Le parvis est inaccessible, comme les rues qui longent le monument. Et nul ne sait quand les alentours de la cathédrale seront rouverts au public. En attendant, les commerçants de l’Île de la Cité déplorent une baisse massive de leur chiffre d’affaires.

"Notre terrasse a perdu les trois quarts de sa surface, puisque le périmètre de sécurité empiète sur une large partie de notre devanture", détaille ainsi Roger-Frédéric Riard, qui tient L’Esmeralda, un café situé rue du Cloître, le long de la face nord de Notre Dame. Une surface où d’ordinaire, son restaurant installe une cinquantaine de couverts.

"Les gens prennent une photo et s'en vont"

En compensation, la mairie de Paris l’a autorisé à élargir l’autre côté de sa terrasse, en débordant devant les habitations. Le problème, c’est que la clientèle fait défaut. Depuis l’incendie, "les gens passent prendre une photo mais ne s’attardent pas dans le quartier. Ce ne sont plus les touristes qui visitent Notre-Dame, et qui ensuite veulent se reposer en mangeant ou en buvant un verre", déplore le commerçant.

Le commerçant estime que depuis le sinistre, son chiffre d’affaires a baissé de 60%. Même écho du côté d’un magasin de souvenir situé à un jet de pierre de l’entrée du monument. Alors que le mois de mai est traditionnellement très porteur, Sarah, la responsable de la boutique, évoque une baisse de ses ventes de 70%. "Les seuls produits qui partent sont des magnets et des miniatures en résine de la Cathédrale avec la flèche", indique-t-elle au Figaro.

En attendant que la situation évolue, certains commerçants réfléchissent à des moyens de faire revenir les visiteurs dans le quartier. "Est-ce qu’on ne pourrait pas envisager d’autres projets sur l’esplanade ou dans le quartier, qui permettrait de maintenir le dynamisme généré par Notre-Dame ?", se demande ainsi Mathieu Bruno, gérant d’un autre restaurant voisin de la cathédrale, le Bistrot 65.

De son côté, l’association des commerçants de l’Ile de la Cité demande donc un gel des impôts et des charges sociales pour le deuxième trimestre 2019. Le ministre de l’Économie a prévu de recevoir ses membres à Bercy le 20 mai.

N.G.