Le Maire reste "totalement opposé" à la suppression des niches fiscales

Bruno Le Maire, ministre des Finances: "Les emplois à domicile, c'est une aide à toutes les personnes qui travaillent (...) Ne touchons pas à ce qui marche dans notre pays", - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Supprimer les niches fiscales? Pour Bruno Le Maire, ministre des Finances, c'est non. "J'y suis totalement opposé, comme je suis opposé à toute augmentation d'impôt", a déclaré Bruno Le Maire ce mardi matin sur RTL, en prenant l'exemple des crédits d'impôt pour l'emploi à domicile, indispensables selon lui au fonctionnement de l'économie hexagonale.
"Les emplois à domicile, c'est des centaines de milliers d'emplois sur notre territoire, c'est une aide à toutes les personnes qui travaillent (...) Ne touchons pas à ce qui marche dans notre pays", a-t-il ajouté. Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin avait proposé début février de raboter les niches fiscales pour les Français les plus aisés, soit en introduisant des "conditions de ressources" soit en diminuant leur "plafond global".
Une ligne rouge
L'objectif, c'est de faire en sorte qu'elles "profitent aux classes moyennes" plutôt "qu'aux plus aisés", avait justifié le ministre, qui avait alors souligné le fait que les 10% de Français les plus riches s'accaparent 50% des 14 milliards d'euros de crédits d'impôt accordés par le fisc sur les revenus des contribuables. Gérald Darmanin avait toutefois exclu de toucher aux crédits d'impôt pour l'emploi à domicile et la garde d'enfant, principale niche fiscale pour les ménages, avec un coût de 6,5 milliards d'euros.
"La ligne rouge du ministre des Finances, elle est très claire: c'est l'augmentation des impôts ou la création de nouvelles taxes", a prévenu Bruno Le Maire, alors que l'opposition LR s'est inquiétée de la proposition de Gérald Darmanin, qui pourrait entraîner selon elle une hausse de la pression fiscale sur les ménages.
D'après le ministère des Comptes publics, la proposition de Gérald Darmanin n'entraînerait cependant pas de hausse d'impôt, l'argent récupéré par l'Etat en cas d'encadrement plus strict des niches fiscales devant être redistribué. Au total, 474 niches fiscales existent aujourd'hui en France. Certaines, comme le Crédit impôt recherche, concernent les entreprises. D'autres, comme le dispositif Pinel, concernent les ménages. Leur coût total s'élève d'après Bercy à près de 100 milliards d'euros.